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Deux poids, deux mesures pour l’ex-candidat de QS qui a bloqué le pont Jacques-Cartier?

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La différence de traitement entre les actions militantes de gauche et celles de droite ne sera jamais assez soulignée ; c’est un peu ce qu’on peut penser à la vue, ces dernières heures, de la complaisance avec laquelle la justice semble traiter les deux militants qui ont bloqué le pont Jacques-Cartier mardi matin. Les deux hommes sont des récidivistes, et l’un d’eux est un ancien candidat de Québec Solidaire, ce qui démontre pour une énième fois les affinités idéologiques du parti avec ces factions extrêmes, et à quel point l’extrémisme de gauche est « mainstream », normalisé et pas du tout pris au sérieux par notre système de justice.

Passe-droit pour la gauche?

D’abord, réglons une chose d’entrée de jeu : il ne s’agit pas d’actes individuels de militantisme, mais bien d’actions concertées et initiées par des organisations identifiables, dans ce cas-ci, Last Generation. En ce sens, il ne fait aucun sens de faire preuve d’autant de clémence, comme s’il s’agissait d’une noble question de liberté d’expression citoyenne. Il s’agit de groupes militants organisés et déterminés à faire des actes dangereux et nuisibles pour la vie des citoyens afin de forcer la main du gouvernement sur des enjeux. C’est du chantage social, une prise en otage de la population. C’est tout à fait condamnable, et extrêmement dangereux : on ne joue pas avec l’extrémisme politique avec des pincettes.

Certainement, le problème de possiblement en faire des sortes de martyrs pour leur cause, et leur offrir encore plus de publicité en cas de peines sévères, doit être pris en considération. Et ce serait apparemment l’une des raisons pourquoi ces jugements se finissent souvent en sentences bonbon. Mais franchement, en 2024, les gens ne sont plus aussi naïfs… Seulement une minorité vénère ces petits Che Guevara du dimanche. Il est douteux de penser que les gens reprocheraient à l’État de faire appliquer la loi de manière plus sévère pour une action aussi clairement nuisible.

D’autant plus lorsque les médias se chargent déjà de leur faire de la publicité, une situation que le ministre de la Sécurité publique François Bonnardel a condamné ce mercredi, en réagissant à une entrevue d’une station de nouvelle en continu à ces militants ayant bloqué le pont : « Premièrement, le fait qu’on explique à la population la situation du pont Jacques-Cartier hier (mardi) matin ne me cause aucun problème, mais il était déplorable qu’on donne un micro à des anarchistes qui font la promotion de leur propagande environnementale »

Mais surtout, la récurrence des récidives, à ce stade, fait de cette complaisance un laxisme « systémique », pour reprendre les termes à la mode. C’est-à-dire qu’en toute apparence, la gauche politique possède un passe-droit en manière de coup d’éclats qui, en d’autres contextes, seraient considérées de nature terroristes. Il ne passe pas une semaine sans qu’un militant de gauche, à quelque part, ne brise une vitrine ou ne tente de bloquer l’accès à un service, si des militants de droite s’abaissaient ne serait-ce qu’une seule fois à de telles tactiques, vous pouvez être assurés que ça irait droit au criminel et qu’on en entendrait parler pendant des années…

Carrément, en fait. La dernière fois que « la droite » a pris la rue, c’était durant le Convoi de la Liberté… une manifestation nationale avec quelques camions, quelques jeux gonflables et des DJ, et c’était l’état d’urgence, Trudeau quittait la capitale, on saisissait des comptes en banque, arrêtait des gens pour les accuser au criminel… Le niveau de paranoïa est toujours au plafond pour la droite ; mais combien de manifestations de gauche depuis? C’est carrément difficile à dénombrer… C’est très évident qu’on traite la gauche avec complaisance là-dessus.

On se rappelle aussi que les Farfaadas qui avaient bloqué le Pont-Tunnel Louis-Hippolyte-Fontaine avait été jugé coupable de méfait et de complot. C’est pourtant un acte militant tout à fait comparable du point de vue tactique et logistique. Ils n’avaient simplement pas l’avantage d’être « jeunes et idéalistes » comme des gauchistes éco-anxieux : pas de clémence pour ces vils « complotistes ».

Des radicaux multirécidivistes

Pourtant, les deux militants arrêtés hier sur le pont Jacques-Cartier sont loin d’être des cégépiens et ont déjà une longue feuille de route militante. L’un a 47 ans, et l’autre, 24.

L’homme de 47 ans est Olivier Huard, candidat de Québec Solidaire pour Répentigny en 2018 et qui avait alors récolté 15% des voix. En 2013, Huard militait pour le Front de Libération de la Ouiatchouan et s’était enchaîné à des cabines téléphériques d’un parc national du Lac-Saint-Jean pour protester contre la construction d’une centrale hydroélectrique. Il avait plaidé coupable et reçu une absolution conditionnelle à des travaux communautaires et une amende de 1000$.

En 2022, il escaladait le terminal pétrolier Valéro à Montréal dans une occupation qui a paralysé le site une bonne partie de la journée. On se rappelle d’ailleurs que le militant woke Wil Prosper et la romancière Anaïs Barbeau-Lavalette étaient aussi présents. Prosper, qui avait tenté de s’échapper, avait ensuite plaidé la détresse psychologique auprès des policiers

Lors de cette occupation du terminal Valéro en 2022 était présent l’autre homme qui allait être arrêté ce mardi sur le Pont Jacques-Cartier ; Jacob Pirro, 24 ans. Il a certes une feuille de route un peu moins longue, mais son activité militante des dernières années fut assez chargée. Militant pour l’organisation Last Generation, nous avions eu l’opportunité de le questionner dans les dernières semaines.

Il est à noter, aussi, que le récent blocage du Pont Jacques-Cartier est revendiquée comme une suite au blocage du pont par Extinction Rebellion en 2019. Ce n’est donc pas seulement à titre individuel que ces individus sont des récidivistes ; on peut dire que les organisations écologistes radicales telles que Last Generation, Antigone et Exctinction Rebellion sont responsables, en tant que personnes morales, d’un acharnement particulier contre le Pont Jacques-Cartier et nos infrastructures stratégiques. Mais encore une fois, en 2019, nos juges avaient fait preuve d’une clémence incompréhensible : « Ils s’en sont tirés avec une absolution conditionnelle, assortie d’un an de probation et 240 heures de travaux communautaires. Un casier judiciaire aurait menacé la carrière en enseignement de deux d’entre eux. »

Ainsi, ce qui devait arriver arriva : on s’est retrouvé avec un nouveau blocage du Pont Jacques-Cartier mardi dernier. C’est comme une petite tradition de gauche, et nos policiers, nos juges, nos médias et nos politiciens prennent la chose avec une légèreté irrationnelle alors que la population est prise en otage. Les articles sur le sujet sont habituellement plus friands de connaître leur cause et la publiciser que de voir si la justice sera appliquée. Il est plus que temps de donner de vraies peines aux radicaux qui veulent nous entraîner dans leur cynisme par des disruptions continuelles. Et si vraiment, on forçait la gauche à la même intégrité que la droite à l’égard de ses extrêmes, on demanderait probablement aux gens de Québec Solidaire s’ils désavouent leur ancien candidat et ses tactiques illégales.

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