Le déconfinement de notre économie, orchestré par le ministre Pierre Fitzgibbon, est désormais sur la table. Après un arrêt complet de la sphère économique, à l’exception des commerces essentiels tels que les épiceries et les pharmacies, voilà désormais qu’une réouverture graduelle se trame, le tout accompagné de protocoles sanitaires. Il faut dire que François Legault et le docteur Arruda ont clairement insisté sur la volonté d’un déploiement progressif, étapes par étapes, afin de s’assurer que la situation soit sous contrôle. Vu le manque d’informations scientifiques, la réouverture des vannes économiques s’inscrit dans un climat d’incertitudes. Il s’agit essentiellement d’une expérimentation. Malgré tout, il faut saluer l’initiative.
Une société digne de ce nom ne peut vivre éternellement tout en conservant ses vannes économiques fermées. Déjà, un tel arrêt global représente du jamais vu pour nos sociétés contemporaines. Et encore, le pire des dommages reste à venir. Il faut dire que le sacrifice économique est un couteau à double tranchant. En effet, en cherchant à éviter la propagation de la pandémie, des secteurs économiques se voient malencontreusement dépérir, entrainant des répercussions sociales qui sont néfastes pour notre collectivité. L’impératif de la santé est un paradoxe ; en cherchant à se protéger à tout prix des ravages de la pandémie, l’on entraine des dommages psychologiques considérables, voire même ultimement physiques.
Il est donc erroné que de tenir en opposition catégorique la santé et l’économie. Sacrifier l’économie devient au final contre-productif et, tel un boomerang, nous revient en pleine face. François Legault a bien enregistré ce paradoxe, sachant que le Québec est une province durement touchée par la COVID-19, comparativement au reste du Canada. De plus, la santé publique est consciente qu’il manque des parcelles d’informations afin de traiter de façon optimale la pandémie ; de par l’inconnu du virus, il faut prendre des risques en fonction des effets anticipés. Malgré tout, en dépit de ce dilemme, il est crucial que de reprendre l’activité économique. Il ne faut jamais oublier que le fondement de toute société est économique. Il s’agit de la base d’une communauté politique.
Malgré cette réouverture, les entreprises ne pourront cependant pas rouler à plein régime ; les protocoles sanitaires viendront inévitablement restreindre la marge de manœuvre. Toujours est-il qu’il est mieux de fonctionner en veilleuse que de ne point fonctionner. En cette situation, l’obtention de profit sera un objectif difficile, voire impossible. Malgré tout, au Québec, force est de constater que nous avons un gouvernement lucide, qui valorise le travail en tant que pilier de la société, conscient que le fait de distribuer des chèques à l’infini ne résous en rien le problème. Il faut se remettre à l’œuvre ; une société sans vitalité économique n’est pas une société pleinement vivante. La décroissance est une lubie intellectuelle qu’il faut impérativement refuser ; de façon concrète, elle est totalement indésirable.
Il reste donc à souhaiter que l’expérimentation soit positive, afin que la progression suive son cours et que nous reprenions pleinement le cours des choses. Sans aucun doute, la barre est haute afin de revenir à la normale. C’est pourquoi, il faut se retrousser les manches et reconstruire notre économie. Il est temps d’envoyer une impulsion afin de retrouver un dynamisme économique qui mène à la prospérité et la fierté. Plus encore, cette épreuve devrait même nous servir de leçon afin de devenir plus fort et plus grand. Nous avons tout ce qu’il faut afin d’y parvenir, à la fois en terme de ressources et de force. La tâche est colossale, mais notre volonté de puissance est supérieure.
