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Les États-Unis sont-ils derrière le sabotage du gazoduc Nord Stream?

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Le 26 septembre 2022, deux explosions ont occasionné d’importantes fuites sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 au large d’une île danoise en mer Baltique. La société russe Gazprom est majoritairement propriétaire de ces gazoducs, qui relient directement la Russie à l’Allemagne. Depuis sa mise en service en 2012, le Nord Stream 1 constituait une source d’alimentation majeure en gaz naturel pour l’Europe, à raison d’environ 20% de sa consommation totale. Le Nord Stream 2, dont l’authentification avait été suspendue par l’Allemagne suite à la reconnaissance officielle des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk par la Russie, allait permettre de doubler la capacité du réseau.

La thèse du sabotage a tout de suite été vastement privilégiée par tous les partis. Il y a toutefois des divergences quant au potentiel auteur. Bien que d’autres acteurs aient davantage intérêt à ce que le Nord Stream devienne inopérant de façon permanente, la Russie avait été pointée du doigt par plusieurs leaders européens suite aux explosions. 

Ce n’est toutefois pas l’avis du journaliste américain Seymour Hersh, spécialisé dans les services secrets et les affaires militaires des États-Unis, un récepteur du Prix Pulitzer ayant écrit pour le New Yorker et le New York Times. C’est Hersh qui avait exposé le massacre de Mỹ Lai au Vietnam en 1968, les détails du scandale de Watergate dans les années 70 et le scandale de la prison d’Abou Ghraib en Irak en 2004. On peut dire que c’est un vieux routier bien tuyauté.

Dans un article intitulé « How America Took Out The Nord Stream Pipeline », Seymour Hersh affirme que le gouvernement américain est responsable du sabotage des gazoducs Nord Stream survenus en mer Baltique le 26 septembre 2022, et qu’il a agi avec la complicité de la Norvège.

Pourquoi la Norvège? D’une part parce que l’actuel commandant en chef de l’OTAN est l’ancien Premier Ministre norvégien Jens Stoltenberg, qu’il a accédé à son poste avec le soutien des États-Unis et qu’il a toujours été un partisan de la ligne dure sur tout ce qui concerne Vladimir Poutine et la Russie. Aussi parce que la destruction de Nord Stream permet à la Norvège de vendre davantage de son propre gaz naturel à l’Europe.

Hersh rapporte que les États-Unis et la Norvège ont profité de l’exercice militaire annuel BALTOPS en juin 2022, auquel participaient 16 pays et alliés de l’OTAN, pour poser des charges explosives aptes à la détonation.

L’endroit idéal avait été sélectionné grâce à l’expertise de la marine norvégienne, dans les eaux peu profondes, à quelques kilomètres de l’île danoise de Bornholm, où il n’y a pas de forts courants marins.

Des plongeurs seraient allés placer des explosifs de composition C-4 en forme de plante sur les 4 gazoducs qui sont à étroite proximité les uns des autres en ce lieu stratégique.

Pour corroborer son accusation, Hersh avance la volonté exprimée par Joe Biden le 7 février 2022 dans un point de presse lors de la visite du chancelier allemand Olaf Scholz, comme quoi le projet de Nord Stream 2 ne verrait pas le jour advenant une invasion russe en Ukraine. Une journaliste lui a ensuite demandé comment il s’y prendrait vu qu’il s’agit d’une initiative allemande, ce à quoi il a simplement répondu: «  Je vous promets que nous serons capables de le faire ».

Cette volonté avait déjà été énoncée un mois plus tôt par la sous-secrétaire d’État pour les affaires politiques Victoria Nuland, dont les empreintes apparaissent d’ailleurs partout dans le dossier ukrainien depuis même avant l’Euromaiden.

Sur quoi se base Seymour Hersh? D’après l’article, sur les dires d’une source ayant une connaissance directe de la planification de ces opérations. On peut arguer que cela n’accorde pas une légitimité suffisante à ses propos. Certains de ses travaux plus récents ont d’ailleurs suscité la controverse, notamment sur l’utilisation de gaz sarin par Bachar el Assad en Syrie, qui aurait selon lui été une mise en scène du gouvernement turc. Depuis les années 2010, la crédibilité de Seymour Hersh a été remise en question par une partie des médias mainstream, qui décrient une dérive « conspirationniste ». Les accusations de complotisme sont toutefois gratuites. Les théories du complot s’avèrent parfois factuelles au final. De désavouer la possession d’armes de destruction massives par Saddam Hussein fut jadis une théorie du complot.

Scott Ritter, l’ancien officier du renseignement militaire américain et inspecteur de la commission spéciale des Nations Unies qui avait fait la lumière sur ces supposées armes de destruction massive, soutient les dires de Hersh. Selon lui, Seymour Hersh ne se fie jamais sur une seule source, mais sur une multitude d’entre elles.

Comme ce fut récemment le cas au sujet de Twitter Files, le traitement de la nouvelle fait encore une fois partie inhérente de la nouvelle. Quoiqu’on pense de la pertinence des révélations de Seymour Hersh, une classe journalistique empreinte d’un souci de vérité aurait dû s’emparer de l’histoire. Le 4ᵉ pouvoir a plutôt choisi d’en parler très peu ou pas du tout. En balayant l’affaire sous le tapis, les médias de masse alimentent la perte de confiance dont ils se plaignent. Ils confirment qu’ils sont au service de l’establishment et qu’ils ne font plus office de contre-pouvoir en mesure de le défier.

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