Marco Mendicino, le ministre de l’immigration pour le Parti Libéral pour le Canada, a récemment affirmé que l’après-pandémie serait supposément un terreau fertile afin d’accueillir encore plus d’immigrants qu’à l’habitude. Une déclaration particulièrement hallucinante, sachant que le Canada est le théâtre d’une immigration massive continuelle, où presque un demi-millions de migrants rejoignent le Canada à chaque année. Qu’un ministre ait la volonté d’augmenter ce seuil relève d’une démesure plutôt inquiétante. Jusqu’à quel point un pays peut-il tolérer des flux migratoires aussi massifs, sans mesures d’intégrations substantielles? Manifestement, ce n’est pas une question que le PLC se pose.
Le contraste est vif avec le Québec, où François Legault souhaite probablement diminuer les seuils d’immigration, une décision tout à fait justifiée sachant que le taux de chômage est de 17%. Pourtant, même avec la meilleure des intentions, le PLC s’y oppose déjà et souhaite au contraire une déferlante migratoire encore plus dense qu’à l’habitude. La question se pose : pourquoi ce désir d’une telle immigration massive? Est-elle réellement une solution à nos carences, par exemple afin de combler les postes vacants ? La vérité est ailleurs, et elle est obscure ; l’immigration massive sert les intérêts politiques du PLC, afin d’assoir sa domination sur le Canada.
À cet effet, les élections fédérales d’octobre 2019 sont révélatrices d’une tendance lourde ; l’immigration massive est un instrument afin de sauvegarder le pouvoir et solidifier les bastions libéraux. Pour le PLC, un immigrant en terre canadienne est un vote de plus qui s’ajoute à l’urne. Le « vote ethnique » de Jacques Parizeau s’applique parfaitement aux desseins de ce funeste parti. L’immigration massive est jumelée à l’idéologie du multiculturalisme, où les nouveaux arrivants ne s’intègrent pas à la communauté d’accueil. La conséquence qui en résulte, c’est le communautarisme, où les minorités vivent en vase clos et refusent d’adopter les mœurs nationales.
Bien évidemment, ce communautarisme contribue inexorablement à la dissolution de la nation québécoise. En fonction de cette logique, les immigrants s’identifient globalement à leur communauté d’origine, que ce soit à partir de l’ethnie, la religion, la culture, voire même la couleur de la peau. Il suffit de prendre le cas d’Eddy King, un pseudo-humoriste qui affirme candidement voter pour Dominique Anglade parce qu’elle est noire tout comme lui. Pour cet hurluberlu, son vote est justifié par des critères raciaux, ce qui relève définitivement d’une vision tribale du politique. Pourtant, il n’est pas le seul à adopter cette logique. Le PLC amplifie intentionnellement ce communautarisme archaïque afin d’être maitre des institutions canadiennes.
Même avec la meilleure des volontés, la nation québécoise échoue à intégrer les nouveaux immigrants, jurant fidélité à un Canada diversitaire « post-national ». Telle une fatalité, la nation québécoise assiste stoïquement à sa dissolution, impuissante. La tentation communautariste des nouveaux arrivants prend le dessus, faute de mesures d’intégration. Sur le fond, l’immigration massive est un processus qui renforce les assises du PLC, d’où ce désir du toujours plus. C’est pourquoi, derrière ce supposé altruisme se cache en fait une vérité impitoyable, à savoir l’instrumentalisation de l’immigration à des fins purement politiques. En politique, tous les moyens sont permis, y compris les plus malicieux. Pourtant, un autre Canada est possible ; il faut mettre le frein à la démesure du PLC.