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L’histoire n’est pas une série policière

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Une société saine ne peut pas faire de son histoire une série de crimes à expier. Toutes les sociétés saines tirent des leçons de leurs histoires, notamment afin d’éviter de répéter les erreurs du passé.
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Une société saine ne peut pas faire de son histoire une série de crimes à expier. Toutes les sociétés saines tirent des leçons de leurs histoires, notamment afin d’éviter de répéter les erreurs du passé. Toutefois, elles comprennent aussi qu’elles doivent utiliser ces leçons afin de garantir leur futur et non pour venger les victimes. Dans l’histoire, l’homme tue, réduit en esclavage et domine. La question n’est pas tant de pouvoir expier le mal, mais d’apprendre à apprécier la grandeur réelle de nos grands empires du passé et non la grandeur morale de nos petits royaumes actuels. Au-delà de l’Occident, les sociétés ne s’excusent pas pour les « crimes » commis par le passé. Au contraire, elles se souviennent avec plaisir de leurs grands empires. La Chine garde encore la mémoire de ses périodes de grandeur et de chaos sous l’ère impériale. La Russie garde encore le souvenir de la Russie impériale et de l’Empire soviétique, la Turquie s’imagine encore être l’Empire Ottoman. Or, afin d’être puissants, ces empires ont commis ce qu’on qualifierait de crime.


Accepter de s’excuser pour des crimes commis par nos ancêtres, c’est profondément malhonnête et cela représente une trahison pour ceux qui se sont battus pour que nous soyons riches et prospères aujourd’hui. Churchill et De Gaulle sont des légendes immortelles. Le jour où nous aurons tué leur légende, nous aurons achevé notre mémoire. Comment pouvons-nous renier, au nom de l’antinazisme, ceux qui ont, justement, vaincu le nazisme après des années de combat ? La vérité, et je vais oser la dire, c’est que les mouvements tels que Black Lives Matter, au-delà des indignations légitimes qu’ils peuvent exprimer, sont en réalité des ennemis de l’Occident et ce qu’il représente. Ils ne veulent pas détruire le racisme ; ils veulent détruire notre histoire. Ils ne veulent pas l’égalité des peuples ; ils veulent la domination de leur idéologie. Ils ne veulent pas la justice ; ils veulent la loi du talion. Rien n’excuse la destruction de statues de légendes. Parlons du peuple québécois d’ailleurs. S’il y a un peuple de couleur blanche, autre que les juifs, qui a vécu de la discrimination et de la persécution à l’intérieur de son propre pays, c’est bien le peuple du Québec. Alors pourquoi ces militants nous demandent-ils de nous excuser et de nous mettre à genoux ? Parce qu’ils veulent notre soumission, qu’ils veulent notre normalisation culturelle et politique, parce qu’ils veulent qu’on devienne amnésiques. Aujourd’hui, en vérité, ce sont les Québécois qu’on veut forcer à vivre à genoux, à embrasser les souliers d’autres personnes, car ils sont de la bonne couleur, à pleurer les victimes de crimes qu’ils n’ont pas commis. Ainsi les Québécois seraient, si on extrapole, responsables de la Shoah, de la ségrégation, de l’Apartheid et de tous les crimes que nous n’avons pas commis. Mais les autres peuples ne sont pas responsables des crimes qu’ils ont vraiment commis. Les Anglais ne se mettront jamais à genoux devant le peuple québécois. Les Turcs ne se mettront jamais à genoux devant les Arméniens. Les Libyens ne se mettront jamais à genoux devant les peuples subsahariens qu’ils réduisent en esclavage, encore aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que vivre à genoux n’est pas une fierté ; c’est une honte.


Certains oublient déjà que, il y a quelques années à peine, les Occidentaux se faisaient tuer comme des chiens pour leur mode de vie. Où est passée cette détermination à s’assumer comme peuples occidentaux et nations libres que nous n’avions pas plus tard qu’en 2015 ? Où est passée cette volonté de ne pas se laisser faire du mal ? Où est passée cette volonté de vaincre l’ennemi ? Parce que nous connaissons l’histoire ; ceux qui détruisent les statues amènent très souvent le chaos comme remplaçant. On peut le voir dans les anciennes républiques soviétiques, en Libye, en Irak et dans la ville martyre de Palmyre qui a été privée de la majorité de ses reliques historiques par le califat autoproclamé qu’était l’État islamique. Quand on brule des livres, on finit par bruler des hommes comme le disait Heinrich Heine, un écrivain allemand du XIXe siècle. Mais bon, alors que les morts des manifestations Black Lives Matters sont passés sous silence, il devient normal de faire des troubles civils qui aboutissent à plus de 22 morts quand on veut venger la mémoire d’un seul homme. Or, cela ne fera pas réagir les médias qui vont maintenir leur ligne que le seul mort dans cette affaire, c’est George Floyd.

Surement parce qu’il est le seul à avoir été tué par la méchante police. Cela étant dit, il faut être honnête et reconnaitre que le meurtre de George Floyd était odieux et méritait l’expression d’une indignation forte afin de mettre la pression sur les procureurs. Toutefois, rien ne peut justifier de lancer une campagne qui a des drôles de ressemblances avec la révolution culturelle chinoise.

Pour conclure, en toute justice, je dois reconnaitre que, si je dénonce beaucoup les dérives de certains Occidentaux, je critique un phénomène principalement américain. En Europe, la fête nationale espagnole est la fête qui célèbre la découverte de l’Amérique et s’appelle la « fête de l’hispanité », le roi d’Espagne Felipe VI a même récemment refusé de s’excuser au président du Mexique pour la période coloniale. En France, le président Macron a refusé catégoriquement de déconstruire les statues historiques du premier ministre Colbert, du Général De Gaulle et de l’Empereur Napoléon. Je pense que si le Québec ne s’américanise pas trop et se souvient de ses vraies racines, ses racines européennes, nous avons des chances de ne pas subir ce que vivent les États-Unis. Nous pourrons assumer une histoire ni pire ni meilleure que celles des autres, mais qui est la seule à vraiment être la nôtre.

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