Pendant longtemps, en tant que québécois, l’appartenance à un tel pays qu’est le Canada m’apparaissait comme une contradiction insurmontable. Pour ma part, il allait de soi que mon allégeance tenait à la nation québécoise, et rien d’autre. Mon statut de citoyen canadien m’était plutôt un fardeau, symbole de soumission au cadre fédéral. Dans mon esprit, il était naturel que le Québec et le Canada ne puisse cohabiter en toute harmonie. La tension était inévitable.
Aujourd’hui, je réalise que la nécessité d’une telle opposition est tout à fait factice, et qu’une alternative est bel et bien possible. À la fois, tout en aimant profondément ma patrie qu’est le Québec, je suis également fier d’appartenir à ce grand pays qu’est le Canada. Je crois à la possibilité d’un Québec fort, au sein d’un Canada uni. Je crois à un fédéralisme décentralisateur, qui laisse une marge de manœuvre aux provinces afin d’entretenir leur singularité.
La haine de l’Autre, en l’occurrence le reste du Canada, me semble désormais futile et contreproductive. Plutôt que de se tenir face-à-face, nous pouvons tous ensemble contribuer à bâtir une puissance prospère, offrant la chance d’embrasser la liberté et la dignité de vivre. Nous avons de vastes territoires, des ressources naturelles abondantes et un avenir fécond qui ne tient qu’à notre bonne volonté.
Bien évidemment, le Canada de Justin Trudeau est hautement problématique. Cependant, je demeure persuadé qu’un autre type de tableau fédéral soit possible. Il existe d’autres modalités envisageables. Bien que la diversité puisse être un enrichissement, ce n’est pas un absolu pour autant. Il doit y avoir des valeurs substantielles qui sont communes à tous. Le patriotisme offre notamment cette fonction unificatrice.
Tout en reconnaissant les luttes du passé, il est possible de vivre ensemble, en toute cohérence, afin d’atteindre un objectif commun. Sur ce, chers amis et compatriotes, je vous souhaite une bonne fête nationale, à la fois pour le Québec et le Canada.