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Boucle de l’Atlantique : Ottawa va dépenser au moins 4,5 milliards pour affaiblir le Québec

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Les négociations pour le projet de « Boucle atlantique » se poursuivent avec la promesse fédérale d’investir jusqu’à 4,5 milliards de dollars pour des lignes de transport électriques reliant les provinces atlantiques au Québec et à Terre-neuve et Labrador. La Nouvelle-Écosse demeure sur ses gardes, affirmant que ces investissements seront loin d’être suffisants. On note aussi une certaine confusion dans les négociations, des acteurs clés comme le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador n’étant pas beaucoup sollicités. De manière générale, il semble y avoir beaucoup de scepticisme dans l’air. Et il faut quand même le mentionner, ce projet largement poussé par le fédéral est absolument désavantageux pour le Québec et l’affaiblira pour des années à venir.

Payer pour la décarbonation des autres provinces

D’abord, comprenons que ce projet a pour but de mieux connecter les provinces atlantiques aux réseaux électriques québécois et Terre-Neuviens afin de leur permettre d’abandonner le charbon, toujours en utilisation dans plusieurs centrales la région. De plus, il vise à assurer un meilleur approvisionnement électrique pour ces provinces pour répondre à l’augmentation de la demande des prochaines années.

C’est donc pour combler un déficit énergétique imminent dans les provinces atlantiques causé par les politiques de transition agressives du fédéral qu’on demande désormais au Québec de contribuer. Dans le cadre de cette entente, le Québec pourrait avoir à fournir un important bloc d’énergie allant jusqu’à 1150 MW.

Une situation à peine croyable, considérant qu’Hydro-Québec se dirige inéluctablement vers les déficits énergétiques, qui commenceront autour de 2027, en raison de nos propres politiques provinciales de transition prématurée. Le Québec est déjà limitée dans ses perspectives de développements, ne pouvant accorder que la moitié des demandes de branchement du secteur industriel, il doit d’urgence construire de nouveaux barrages et de nouvelles centrales, il a un immense travail de remise à niveau de son réseau de distribution, mais il faudrait en plus de ça privilégier un approvisionnement des provinces atlantiques dans le cadre de ce projet fédéral…

Il est absolument ridicule de compromettre encore davantage la sécurité énergétique québécoise en prenant sur nous le poids de la décarbonation d’autres provinces. Si les provinces atlantiques ne sont pas encore prêtes pour la transition, ce n’est pas au Québec d’essuyer la note.

Autonomismes interposés

Mais justement, ces investissements ne seraient pas à sens unique. Les propositions actuelles incluent bel et bien une contribution des citoyens des provinces atlantiques dans le réseau de transport d’Hydro-Québec, et ça fait grincer des dents…

En effet, Tim Houston, premier ministre de la Nouvelle-Écosse, affirmait récemment : « Faire payer les contribuables de Nouvelle-Écosse pour construire des infrastructures [dans une autre province] n’est pas quelque chose qui me convient. »

Côté québécois, la logique autonomiste pousse à une opposition similaire : en consolidant le nouveau lien entre les provinces Atlantiques et le Labrador, on fait perdre au Québec une position avantageuse dans la négociation de blocs d’énergies avec Terre-Neuve-et-Labrador. En effet, Terre-Neuve-et-Labrador pourra désormais négocier avec de nouvelles provinces et contourner le Québec, qui se retrouvera inévitablement à devoir payer plus pour son approvisionnement de Churchill Falls.

Ce projet est donc un panier de crabe à l’image du fédéralisme canadien centralisateur ; une tentative de consolider des liens artificiels aux dépens de chacune des parties.

***

Bref, encore une fois, les politiques de transition agressives tant du fédéral que du provincial forcent le Québec vers la pénurie d’énergie. Elles surchargent Hydro-Québec de demandes de développement irréalistes, et désormais, forcent les Québécois à payer pour les autres provinces. Ce faisant, nous détruisons aussi notre levier de négociation avec Terre-Neuve-et-Labrador et créons un contexte propice aux hausses de tarifs. On voit donc bien la main de Justin Trudeau derrière ce projet qui semble refroidir toutes les provinces impliquées : beaucoup de signalements de vertu, et, pour le Québec, une invitation à se tirer dans le pied.

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