L’expression « De Charybde en Scylla » nous vient de la mythologie grecque (L’Odyssée, Ulysse). Il s’agissait de deux monstres et en naviguant dans un certain passage, tu évitais le premier pour te ramasser avec l’autre. Les légendes, véridiques ou non, avaient aussi pour but d’enseigner des leçons, des mises en garde. Par exemple : évite de te retrouver dans ce genre de situation, ne va pas dans cette direction, etc.
Et pourtant, nous sommes tombés de plein fouet dedans avec les CHSLD !
Nous sommes passés d’un état pitoyable et de situations pénibles depuis des années dans les CHSLD à une situation minable qu’un virus a dévoilée au grand jour. Les signes étaient nombreux depuis des années, mais nous n’avons pas écouté.
Avant le COVID-19, nous appelions ça des « mouroirs ». Pas banal comme surnom et représentatif de ce qui s’y passait. Mais les gouvernements ont continué à jouer les gros bonnets avec une approche de gestion lourde et surtout éloignée des regards ; au début de la crise du COVID-19 dans les CHSLD, le gouvernement ne connaissait même pas l’état réel de situation de l’ensemble des CHSLD.
Pire, des propriétaires cachaient les chiffres, habitués à recevoir des inspections annoncées à l’avance. Les CHSLD ne faisant pas partie officiellement du réseau de la santé, mais plutôt regroupés sous les « Centres de services de santé et de services sociaux » via la loi 25 (2003) ; pourtant le « SLD » veut dire « soins de longue durée » dans des centres dits d’hébergement, le « CH ». Deux bonnes responsabilités gouvernementales non ?
Quand le 8 mai dernier Mme Blais ose alors dire devant les médias qu’elle croyait que les CHSLD étaient mieux préparés, je n’ai qu’une question pour elle : « Mme Blais ? Où aviez-vous la tête pendant toutes ces années, y compris lors de votre passage avec le PLQ ? ».
Et le deuxième « monstre » s’en vient, celui-là moins virulent, mais toujours là et sournois depuis des années : la chaleur estivale dans les CHSLD mal équipés, encore.
Plus prévisibles qu’une horloge de Suisse, les nouvelles de panique à ce sujet commencent déjà à sortir ! Mme Blais ne l’a pas vu encore, j’imagine ?
Elle doit démissionner. Ça ne règlerait rien au problème, il est trop tard déjà, mais ça laisserait peut-être la place à quelqu’un qui aurait la tête mieux concentrée sur les CHSLD.
Et sortez les gens de ces mouroirs avant la canicule : placez-les dans de grandes tentes de l’armée canadienne ventilées et isolées, dans un parc en plein air ; les gens auront au moins avec un peu d’air frais et ne s’en porteront pas plus mal !