Le premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré vendredi que la liberté d’expression avait ses limites en réponse à une question concernant les caricatures du prophète Mahomet.
Au début de ce mois, un professeur de français a été décapité pour avoir montré une caricature du prophète de l’Islam Muhammad lors d’un débat sur la liberté d’expression.
Depuis lors, la France a pris des mesures de répression contre les cellules islamistes radicales dans le pays. Hier, trois personnes ont été tuées pendant un service religieux lorsqu’un terroriste islamiste est entré dans l’église. Le responsable de l’église a été poignardé à mort tandis qu’une femme âgée était décapitée. Une autre victime a réussi à s’échapper mais est morte peu après de ses blessures.
Lors d’une conférence de presse vendredi, il a été demandé au Premier ministre ce qu’il pensait du droit de représenter Mahomet comme l’a fait le magazine français Charlie Hebdo à de nombreuses reprises.
Le Premier ministre a répondu qu’il « défendrait toujours la liberté d’expression ». Il a ensuite ajouté : « Mais la liberté d’expression n’est pas sans limites. Vous ne pouvez pas, par exemple, crier « au feu » dans une salle de cinéma bondée ; il y a toujours des limites. Dans une société pluraliste, diverse et respectueuse comme la nôtre, nous devons être conscients de l’impact de nos paroles et de nos actes sur les autres, en particulier sur les communautés et les populations qui subissent encore beaucoup de discrimination ».
Justin Trudeau a déclaré que la liberté d’expression doit être exercée dans le « respect des autres » et avec le souci « de ne pas porter préjudice de manière arbitraire ou inutile ».
« C’est une question de respect, de ne pas chercher à déshumaniser ou à blesser délibérément. Il y a toujours un débat extrêmement important, un débat sensible à avoir sur les exceptions possibles sur des questions où l’on ne veut pas blesser, mais souvent l’intention est moins importante et le fait peut encore blesser, donc dans une société basée sur le respect des autres et l’écoute et l’apprentissage, ayons ces conversations complexes de manière responsable ».
Macron a déclaré hier que la France était « sous attaque ». Après la décapitation du professeur, le gouvernement français a projeté les représentations caricaturales de Mahomet sur les bâtiments du gouvernement.
La plupart des musulmans évitent les représentations visuelles de Muhammad. Les islamistes radicaux ont fait de ces représentations un grave affront à leur religion, souvent passible de la peine de mort.
Justin Trudeau a condamné les attaques terroristes affirmant que « ces terroristes, ces meurtriers, ne représentent aucunement une religion ». Le meurtrier de Samuel Paty ainsi que le responsable de l’attentat d’hier à Nice ont tous deux hurlé Allahu Akbar lors de leurs attaques.
Le 7 janvier 2015, douze employés du magazine Charlie Hebdo ont été tués dans un attentat terroriste islamiste pour avoir publié des caricatures de Mahomet.
Le président français Emmanuel Macron a pris des mesures de répression contre l’islam radical dans le pays. Le président a souligné l’importance de la liberté d’expression et du droit inaliénable de produire et de distribuer ces caricatures. Suite aux remarques faites aujourd’hui par Justin Trudeau, il semble que la France ne puisse pas compter sur le Canada dans son combat contre l’Islam radical.