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Nos ainés, une catastrophe

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Nouvellement élu député de l’ADQ, mon premier dossier qui tombe sur mon bureau en est un de dénonciation dans une résidence privée pour personnes autonomes. Le propriétaire avait encaissé les chèques de loyer et était parti sans laisser d’adresse. Les clients devaient s’essuyer avec du papier journal et n’avaient que très peu de soin et de nourriture. Je me suis donc mis à la recherche d’autres exemples semblables dans ma circonscription pour ensuite faire un rapport à mon ministre de la santé de l’époque M Philippe Couillard.

Désolation, solitude, puanteur, étaient le triste constat. Puis est arrivé la personne qui allait révolutionner le milieu, madame Fanfreluche elle-même, Mme Marguerite Blais, la mère des aînés, la grande prêtresse, la divinatrice des miséreux.  Nous avons eu droit à l’épisode des clowns pour briser la monotonie, les bingos d’après-midi, des minis orchestres avec chanteur de noce et finalement de la zoothérapie. J’ai vu des personnes âgées confuses se berçant dans leurs fauteuils avec une poupée de chiffon qui sentait la sueur et la bave, j’ai senti l’odeur de ces vêtements souillés et des couches trop pleines et j’ai regardé cette nourriture infecte qu’ils devaient manger.

Depuis toujours, nos vieux, comme nous les appelons, sont laissés à eux-mêmes ou aux bons soins des membres des familles qui veuillent prendre du temps pour soutenir un système qui tarde à s’améliorer. D’autres ministres de la Santé se sont enchaînés pendant les années et des rapports catastrophiques se sont empilés sur des tablettes trop hautes pour être consultés. Toutes les recommandations, les pertes de vies, les histoires d’horreur que vivent certains résidents. Des personnes vulnérables qui doivent subir le caractère de personnes mal payées dont leur mal de vivre se reflète sur leurs comportements envers cette clientèle vulnérable.

Nous avons tous et toutes entendus parler des couches marquées au crayon marqueur pour justifier le temps d’un changement de couche. Nous avons tous et toutes été témoins impuissants de la crise des bains une fois par semaine ou moins. Aucun changement, rien, nada, pas un souffle de commencement d’actions concrètes à l’exception des promesses et des rapports inutiles. Puis le grand vent de changement est arrivé.  La ministre, autrefois libéral responsable des premières catastrophes, est désormais la nouvelle ministre des aînés, quelle bonne nouvelle!

Puis, la pandémie est arrivée et l’hécatombe a suivi.  Ces mêmes personnes vulnérables, qui entassées dans des milieux de vie déplorables, tombent au combat.  Leurs préposés tombent également, manque d’équipements de protection et d’équipement, victimes de l’épuisement et de la désolation. Pris de panique, les autorités demandent de l’aide de partout, même des familles.  Désormais, les mesures de confinement deviennent moins restrictives et la course aux aidants est devenue la priorité gouvernementale. Cette période que j’appellerais de ‘’ l’eugénisme’’ calculé, entache la réputation d’un système dysfonctionnel et sous financé. Un microbe aura raison d’une population qui n’intéresse personne, car elle ne fait plus parti de l’économie.  Au contraire, les vieux sont désormais des boulets pour la société. Ceux et celles qui ont forgé cette économie, ceux et celles qui se sont donnés cœur et âme pour améliorer  le système, ceux et celles qui ont donné leur vie pour que nous vivions heureux, sont tombés dans l’oubli et le désarroi.

Pendant que le personnel tombe au combat, des mesures catastrophiques sont mises en place, mais c’est trop peu trop tard.  Tout sera à refaire et à repenser, mais ils resteront peu nombreux pour en profiter.

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