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Opinion : Le Canada doit cesser de parasiter ses alliés de l’OTAN

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Traduit de l’anglais. Texte de Jonathan Berkshire Miller et Balkan Devlen publié sur le site du National Post le 11 juillet 2023.

Alors que les dirigeants de l’OTAN se réunissent cette semaine à Vilnius, l’alliance est confrontée à de profonds défis géostratégiques, principalement de la part de la Russie et de la Chine. Ces défis constituent la plus grande épreuve pour l’OTAN depuis l’effondrement de l’Union soviétique et la fin de la guerre froide. Dans ce contexte, nous avons assisté à de profonds changements au sein de l’alliance.

Comment nos alliés réagissent-ils ? Tout d’abord, nous avons assisté à la décision historique de la Finlande et de la Suède d’adhérer à l’OTAN (la première a rejoint l’Alliance, tandis que la seconde devrait suivre sous peu). Deuxièmement, plusieurs États se sont engagés à augmenter leurs dépenses de défense. La Pologne s’est engagée à doubler l’engagement pris de longue date par l’OTAN de consacrer deux pour cent de son PIB à la défense, pour atteindre quatre pour cent. Entre-temps, malgré son approche inégale face à la guerre de la Russie en Ukraine, l’Allemagne s’est débarrassée de la complaisance du passé et a accepté d’atteindre l’objectif de deux pour cent en annonçant son « Zeitenwende », ou « tournant ».

Cela ne se limite pas aux partenaires de l’alliance. Nos alliés asiatiques les plus fiables – le Japon et la Corée du Sud – se mobilisent également. Dans le cadre d’un changement peut-être encore plus significatif que celui de Berlin, le Japon a annoncé l’année dernière son objectif de doubler ses dépenses de défense pour atteindre le seuil de deux pour cent au cours des cinq prochaines années. De son côté, la Corée du Sud, un pays qui dépense depuis longtemps pour sa défense nationale en raison de la menace constante de la Corée du Nord, a été l’un des fournisseurs d’armes les plus fiables pour l’Europe, en dehors des États-Unis.

Pendant ce temps, où en est le Canada ? Ottawa reste bloqué à environ 1,3 % du PIB pour la défense, malgré ces changements tectoniques dans le paysage géopolitique. Pire encore, selon des documents ayant récemment fait l’objet d’une fuite, le Premier ministre Justin Trudeau a indiqué que non seulement le Canada ne s’engagerait pas à atteindre l’objectif de deux pour cent de dépenses, mais qu’il se pourrait même que le pays n’y parvienne jamais. Cela concorde avec la mise à jour de la politique de défense du Canada, qui tarde à venir, et avec le fait que les dépenses de défense ont été enterrées dans le dernier budget fédéral.

Dans ce contexte, le sommet de Vilnius ne manquera pas d’être inconfortable pour le Canada, car le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, cherche à obtenir des engagements fermes de la part des alliés de l’OTAN en faveur d’une nouvelle promesse d’investissement dans la défense, où les deux pour cent de dépenses sont considérés comme un plancher plutôt que comme un plafond.

Les critiques peuvent faire valoir que le seuil de deux pour cent n’est pas une mesure particulièrement utile, et ils ont en partie raison si l’on considère les rôles et les responsabilités que les alliés sont prêts à assumer. Le Canada, par exemple, a joué un rôle de premier plan en Afghanistan et en Irak et se trouve actuellement en Lettonie, où il soutient le flanc oriental de l’OTAN. Cependant, même si la métrique n’est pas parfaite, elle a été acceptée par les alliés depuis 2014 et il est temps d’arrêter de se plaindre et de se mettre au travail.

Même si l’objectif de 2% de dépenses n’est pas réalisable à court terme, Ottawa est également à la traîne en termes d’implication ponctuelle et ne peut donc pas faire valoir l’argument selon lequel nous fournissons des ressources supérieures à l’alliance pour compenser le retard pris en matière de dépenses de défense brutes. […] Une forte pression est exercée pour que les deux pour cent deviennent un plancher et non un objectif à atteindre à Vilnius. Le Canada sera l’un des rares pays à se distinguer par son manque de soutien sur cette question.

Le manque de capacités – tant en termes qualitatifs que quantitatifs – a été clairement mis en évidence par notre incapacité à participer aux récents exercices Air Defender 23 de l’OTAN en Allemagne. Il nui également à notre capacité à mener des missions de police aérienne en Europe dans un avenir prévisible et limitera notre capacité à nous engager simultanément dans des missions navales en Europe/Atlantique et dans l’Indo-Pacifique. […]

Enfin, il est faux de prétendre que les Canadiens ne sont pas favorables à un renforcement de la défense. M. Trudeau a récemment rejeté les appels de plusieurs experts canadiens expérimentés et d’anciens responsables de la défense à atteindre d’urgence les objectifs de dépenses en laissant entendre que la sécurité nationale et les dépenses de défense n’étaient pas une priorité absolue nécessitant une remise en question radicale. Pourtant, cette attitude ne reflète manifestement pas l’opinion des Canadiens. Un récent sondage réalisé par Nanos montre qu’environ deux tiers des Canadiens comprennent que l’environnement de sécurité mondial est en train de changer et que le Canada doit atteindre ses objectifs en matière de défense et faire plus.

[…]

Le Canada a enfin reconnu que le monde a changé et que les menaces à la sécurité se multiplient. Il est maintenant temps de dépenser et d’investir dans notre avenir afin de protéger les Canadiens et de faire notre part pour promouvoir les valeurs libérales et l’État de droit.

Balkan Devlen est Senior Fellow et directeur du programme transatlantique à l’Institut Macdonald-Laurier. Jonathan Berkshire Miller est Senior Fellow et Directeur des Affaires étrangères, de la Défense nationale et de la Sécurité nationale à l’Institut Macdonald-Laurier.

Pour lire l’article original

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