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Blogue poésie – Pour saluer Filippo Salvatore

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La poésie en pleine pandémie est un remède. Un service essentiel. Cela peut apaiser bien des âmes qui évoluent dans un climat étouffant en raison du confinement. Bien entendu, si l’on se réfugie dans Les Fleurs du mal ou Une Saison en Enfer, on est mal barré !

Chez les poètes italiens, cela peut être différent. Mis à part Giacomo Leopardi, Ugo Foscolo ou certains poèmes de Alda Merini, l’atmosphère est plutôt à la détente chez nos amis de l’Italie. Par exemple, chez Filippo Salvatore, professeur émérite en études italiennes et canadiennes de l’université Concordia. Entre autres.

Oh que oui, « entre autres » !

Filippo Salvatore est un trésor intellectuel de haute importance parmi la communauté italo-montréalaise.

Il n’y a pas si longtemps, du moins il me semble, février me semble hier tellement ma notion du temps est détraquée en raison du confinement, j’assistais au lancement de son tout dernier recueil intitulé Nuovamente à l’Institut italien de culture de Montréal. Lancement qui ressemblait bien davantage à un cours universitaire de littérature qu’à une simple rencontre de type 5 à 7, taralli, vin rouge et lecture publique de quelques minutes.

Donc, pendant 120 minutes, M. Salvatore nous a donné une véritable leçon de littérature et de philosophie, comme à l’université ! Sa conférence a porté sur la littérature en générale et sur la poésie en particulier, la langue italienne, l’apport inestimable de Dante à cette dernière, mais aussi de Pétrarque et de Boccace ; il s’est ensuite donné à fond dans une analyse de textes d’Homère, Lucrezio, Pier Giorgio di Cicco (poète italo-canadien) et Giambattista Vico.

Filippo Salvatore est né en 1948 à Guglionesi, une petite commune d’environ 5 000 habitants de la Molise, une région de l’Italie. Professeur émérite en études italiennes et canadiennes de l’université Concordia et docteur de l’université Harvard, M. Salvatore a connu une belle carrière de journaliste et d’éditeur, notamment pour le Cittadino Canadese où il a agi en tant qu’éditorialiste. On le retrouve aussi éditeur du magazine Panoramitalia pendant quelques années et éditorialiste du quotidien en ligne Qui Quotidiano, ainsi que président de la Société Dante Alighieri de Montréal.

En compagnie de Marco Micone, Bruno Ramirez et quelques autres, Filippo Salvatore forme un joli groupe d’intellectuels italo-canadiens. Auteur de Gens du silence et du Figuier enchanté, M. Micone jouit d’une belle réputation dans le milieu théâtral et littéraire québécois, alors que M. Ramirez est professeur d’histoire (il m’a enseigné l’histoire de l’Italie à l’Université de Montréal) et scénariste de renom.

Tout comme eux, Filippo Salvatore sait taquiner les muses. D’abord celle du théâtre avec la pièce La Fresque de Mussolini, qui raconte l’histoire de la présence du Duce dans la décoration de l’église Notre-Dame de la Défense dans la Petite Italie. Ensuite celle de la poésie, permettant la création de deux recueils dans la langue de Dante : Terre e Infiniti et le tout dernier intitulé Nuovamente.

Dans ce dernier recueil, Filippo Salvatore nous invite à voyager. À défaut de le faire par avion ou par bateau ces temps-ci, aussi bien de s’embarquer à travers la poésie ! « Un voyage dans la plus vaste des mers et dans le plus lointain des cieux » écrit-il pour expliquer sa démarche artistique. C’est tout le territoire poétique que M. Salvatore nous propose de visiter.

Filippo Salvatore poétise sur une foule de sujets. Certains titres peuvent surprendre, je pense par exemple à la Malbouffe, et au Punk rock, dédié à Saint Oscar Romero. Je mentionne « surprendre » parce qu’il est difficile d’imaginer monsieur Salvatore, un homme toujours cravaté, bien mis, en train d’écouter du Sex Pistols ! En fait, monsieur Salvatore s’adresse à des jeunes qui s’empiffrent de malbouffe et de punk rock.

Il reprend son sérieux lorsque son sujet est la langue italienne :

Sei sibilo di scirocco, bora, maestrale

Tra les gole, le cime e i crepacci

Del Carso, delle Dolomiti e del Monviso

Tu es le sifflement du scirocco, bora, mistral
À travers les gorges, les cîmes et les crevasses
Du Carso, des Dolomites e du Monviso

Cette langue aussi est une invitation au voyage à travers d’autres splendides paysages, l’art culinaire, les monuments et les nombreux dialectes de Trieste à Palerme en passant par la Sardaigne, Rome et Campobasso !

Il faudrait que les poèmes de Filippo Salvatore soient un jour traduits en français, afin que tous puissent découvrir la beauté de sa poésie. En attendant, on peut lire ses essais en français et en anglais, notamment Le Fascisme et les Italiens à Montréal, un « essai-enquête » sur la montée du fascisme dans la communauté italo-montréalaise. M. Salvatore a mené plusieurs entrevues avec des figures importantes, entre autres Antonino Spada qui était le chef de file des antifascistes italo-canadiens, la militant féministe et suffragette Carmela Galardo-Frascarelli et le restaurateur Dieni Gentile, un fasciste convaincu.

Bonne lecture

Buona lettura !

Filippo Salvatore : Nuovamente

Q Edizioni, 157 pages

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