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La course à la chefferie conservatrice : le heurt du leadeurship pragmatique, idéologique et stratégique

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Au bout du compte, la course à la chefferie conservatrice se soldera entre le candidat qui veut battre Justin Trudeau et celui qui veut former l’unique alternative démocratique.

Depuis la fusion entre les « alliancistes » et les progressistes conservateurs, le conservatisme social a été un boulet pour le parti. À chaque élection, les opposants au Parti conservateur du Canada (PCC) profitent de la présence des conservateurs sociaux au sein de ce parti pour leur tirer dessus à boulet rouge tandis qu’ils tendent à s’éloigner du dogme de la pensée unique.

Qui sont-ils ?

Les conservateurs sociaux sont ceux qui veulent que les principes traditionnels qui ont été éprouvés au travers des siècles fassent toujours partie de notre culture. Que ce soit le mariage traditionnel et historique ou la valeur de la vie à partir de la conception jusqu’à la mort naturelle, les conservateurs sociaux croient au progrès technologique et scientifique, mais ils émettent des réserves à l’égard de changements dans notre culture qui, supposément, apporteraient des résultats sociaux positifs.

La raison de la défaite

Plusieurs croient qu’Andrew Scheer n’a pas été en mesure de former le gouvernement à cause de son conservatisme social, trop souvent associé à la culture des Prairies. À vrai dire, ce ne sont pas ses positions qui lui ont nui. La preuve en est que Stephen Harper avait sensiblement les mêmes valeurs et il avait réussi à remporter les élections de 2006, de 2008 et de 2011. Ce qui a couté des votes à Andrew Scheer, c’est sa timidité et son manque d’assurance. Lorsque Justin Trudeau lui a demandé, lors du dernier débat, quelle était sa position face aux enjeux sociaux à caractère moral, le chef conservateur s’est mis à balbutier, comme un ado gêné de présenter sa petite amie à ses parents. C’est à ce moment-là que les électeurs ont constaté qu’il n’avait pas l’étoffe d’un premier ministre.


Faire table rase

Déçus des résultats de la dernière campagne d’Andrew Scheer, plusieurs conservateurs se sont dit qu’il n’était pas question de revivre ce mélodrame. Pour un bon nombre de progressistes, c’est maintenant l’occasion rêvée de se débarrasser, une fois pour toutes, des conservateurs sociaux qui s’accrochent au parti (PCC). C’est sur cet élan que s’est lancée la campagne de l’ex-chef des progressistes conservateurs. Selon les supporteurs de Peter Mackay, la seule façon pour les conservateurs de remporter une majorité de sièges est de se distancer du conservatisme social. À défaut de quoi, ils craignent que la population, plus à gauche socialement, opte pour Justin Trudeau pour un troisième mandat.

Se partager les « socons »

Cette course à la chefferie a stimulé deux candidats à se partager les votes de ceux qu’on appelle communément chez les anglophones, les socons. C’est le diminutif qu’ils attribuent aux social conservatives. Somme toute, ceux-ci sont nombreux au sein des rangs du PCC, particulièrement dans le ROC. Derek Sloan, député de la circonscription ontarienne de Hastings—Lennox and Addington, et Leslyn Lewis, une avocate bien connue chez les conservateurs ontariens, tentent tous deux de se partager des votes au sein de cette clientèle toujours présente au sein du PCC.

Rassembler

De son côté, Erin O’Tool, ex-ministre au sein du gouvernement Harper, veut remporter le pari qu’il est possible de rallier ceux qui veulent un État moins gourmand et qui donne plus d’espace aux libertés individuelles. Il est prêt à vivre avec des conservateurs sociaux au sein de son équipe, mais leur agenda ne sera pas mis de l’avant par son parti. Ils pourront faire acte de présence, mais ne recevront pas de support de la part de leurs coéquipiers.

Voter pour un rassembleur

Élire un chef rassembleur repose sur la décision des membres du PCC de voter en fonction de leurs convictions. S’ils votent pour le candidat qui représente le mieux ce en quoi ils croient, ils risquent fort d’élire un chef rassembleur, car en définitive, les conservateurs ne peuvent pas se permettre de perdre leur masse militante qui adhère aux principes du conservatisme social.

Vaincre Trudeau

Le seul chef conservateur qui sera en mesure de vaincre Justin Trudeau sera un homme solide, rempli d’assurance. Ce chef regardera tous les chefs des autres formations et leur dira qu’il est le seul leadeur en mesure d’offrir une véritable alternative démocratique. Contrairement aux libéraux fédéraux, aux bloquistes, aux Verts et aux néodémocrates, il pourra être fier de représenter un parti où les députés votent en fonction de leur conscience, fier d’un parti qui met en valeur la démocratie et qui ne brime pas la conscience de ses candidats. Il pourra affirmer sans rougir devant les électeurs qu’il est le chef d’un parti qui incarne le sens des mots, respect et franchise. Avec une telle audace, il pourra vaincre avec brio l’héritier de Pierre-Elliott Trudeau…

Se débarrasser de l’obstacle

Le prochain chef du PCC doit montrer qu’il est en mesure de se débarrasser de l’obstacle et non des conservateurs sociaux qui militent en faveur d’une gestion saine des finances publiques, de la réduction de la dette, de la relance économique, de l’innovation, des libertés individuelles et d’un noyau familial plus fort.

Au lieu de liquider des hommes et des femmes qui ont fait du Parti conservateur une coalition qui représente bien l’ensemble du panorama canadien, le prochain chef devra plutôt mettre à profit chacune des franges de ce parti pour en faire une fierté nationale, sans honte de mettre en valeur les aspirations démocratiques des Canadiennes et des Canadiens. C’est ainsi que le Parti conservateur se démarquera des autres partis qui, tout compte fait, perdent de leurs particularités et se ressemblent de plus de plus…

Le bon choix démocratique

Les membres du PCC ont le choix entre un Peter MacKay pragmatique, qui opte pour la disparition des conservateurs sociaux pour remporter le pouvoir, d’un Derek Sloan et d’une Leslyn Lewis, qui mettent en valeur leur idéologie conservatrice sociale pour que cette voix demeure audible au sein du parti, ou d’un Erin O’Toole, qui vise stratégiquement à rallier les troupes autour d’une coalition conservatice plus large.

Plus les membres voteront selon leur conscience, plus le chef sera représentatif d’un conservatisme plus englobant, d’une alternative démocratique digne de ce nom. Chose certaine, il ne devra pas être timoré de représenter la liberté de conscience de ses futurs députés. Sinon, Justin Trudeau remportera une troisième victoire haut la main.

La course n’est pas terminée, elle donne encore la chance à chacun des candidats d’opter pour une approche idéologique plus pragmatique et plus stratégique, celle de mettre en relief l’alternative démocratique proposée par une coalition conservatrice fière et responsable.

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