Ce matin, Justin Trudeau débute son point de presse en nous donnant des nouvelles de sa femme qui a eu l’étourderie d’aller à Londres en pleine crise du coronavirus et qui a été déclarée positive au virus à son retour au pays, pour poursuivre avec son emploi du temps, histoire de faire croire aux Canadiens qu’il travaille fort malgré sa quarantaine volontaire. Justin était seul.
La veille, toujours lors de son point de presse quotidien, le premier ministre Legault avait déclaré : « La santé publique doit être notre priorité. Si tout le monde fait sa part, on va passer au travers de cette épreuve, tous ensemble. »
Ce n’est pas qu’anecdotique, la gestion de crise du COVID-19 par le premier ministre François Legault et son gouvernement a été saluée quasi unanimement. Comme elle l’avait été lors des inondations du printemps dernier. Tandis qu’à Ottawa, c’est le flou qui camoufle mal l’improvisation quotidienne, le manque de rigueur et la quasi-absence de décisions de la part de Justin Trudeau et de son gouvernement.
À titre d’exemple, François Legault a demandé à son homologue fédéral de prendre ses responsabilités en restreignant l’entrée au Canada de voyageurs en provenance de pays à risque. Encore cette semaine des avions de China Airlines, entre autres, atterrissaient à Montréal-Trudeau. Le fédéral se contentant de distribuer un dépliant, zéro contrôle des voyageurs. La réponse d’Ottawa est venue du ministre des Transports Marc Garneau : on va restreindre les bateaux de croisière de plus de 500 passagers. Incroyable.
Justin Trudeau a dit souhaiter des mesures concertées entre les provinces. Désolé, mais au point où on en est, cette demande est caduque depuis déjà plusieurs jours. Les provinces ont pris chacune de leur bord leurs responsabilités sans attendre le souhait paternaliste d’Ottawa.
Une parenthèse
Depuis déjà quelques jours, le gouvernement du Québec a pris des mesures musclées, mais nécessaires pour juguler le plus possible la propagation du virus sur le territoire québécois. Tout le monde ou presque a rapidement compris l’ampleur de la crise et a accepté de s’y soumettre.
Radio-Canada utilisait aujourd’hui l’adjectif « draconiennes » (d’une rigueur excessive), pour les qualifier, c’est surréaliste. Les mesures prises par Québec sont contraignantes et c’est le but. Elles sont musclées et c’est aussi le but. Mais, en aucun cas, on ne peut les qualifier d’excessives. Rigueur, rigueur, rigueur!
Deux premiers ministres, deux approches, un seul leader, je ne vous demande pas de deviner lequel est le véritable leader pendant cette crise, celui dont la présence rassure, vous le connaissez déjà.