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Quel bilan (jusqu’ici) pour les gouvernements Trudeau et Legault?

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Si, au début de la crise, François Legault semblait beaucoup plus solide que son homologue fédéral, la suite des évènements pourrait laisser croire que le vent a tourné. Comment analyser l’évolution du duo Legault-Trudeau pendant cette pandémie? Qui se retrouve renforcé ou affaibli en raison de la crise actuelle? Quelles ont été les différentes fautes et les différents succès des deux gouvernements?

Commençons par les succès du gouvernement Trudeau. Tout au long de la crise, une assurance et, surtout, une constance ont été démontrées. Même si certains critiqueront en plaidant que le gouvernement fédéral a essentiellement suivi les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé et qu’il n’a fait que suivre un chemin déjà tracé, il faut reconnaitre que  le gouvernement fédéral a su prendre des décisions rapidement. Notamment, la fermeture des frontières démontre un pragmatisme digne de mention, notamment dans la façon dont cela a été fait, c’est-à-dire en concertation avec les États-Unis et au moyen d’étapes rapides. La Prestation canadienne d’urgence est, peu importe nos tendances idéologiques, un bon coup. Même si elle peut enrichir certains travailleurs par rapport à leurs salaires normaux, il était important que la valeur de la PCU soit assez haute pour ne pas causer un trop gros préjudice à ceux qui avait des gros salaires. Le défi a été relevé.

Ensuite, présentons les succès du gouvernement Legault. Premièrement, tout au long de la crise et particulièrement au début, la communication politique a été excellente. L’arrivée sous les projecteurs du personnage qu’est Horacio Arruda a donné un bon porte-parole au gouvernement. Ensuite, la fermeture relativement rapide des écoles représente un bon coup, tout comme le fait de rendre optionnelle sa réouverture. L’interdiction des rassemblements, même si elle n’a pas été assez fermement appliquée au début et malgré un relâchement depuis l’annonce du déconfinement, représente une nécessité qui a demandé un certain courage politique, en raison de ses aspects désagréables, pour la mettre en œuvre.   La rigueur qu’a démontrée la ministre McCann est aussi digne de mention.

Si les deux dirigeants ont réussi à maintenir d’importantes cotes de popularité pendant la crise, celui qui a le plus réussi à promouvoir son image est sans conteste le premier ministre québécois, François Legault. C’est toutefois malheureusement par lui que nous commencerons à aborder les choses moins bien réussies pendant la crise. Tout d’abord, si la communication politique est excellente, les effets ne se font pas toujours sentir sur le terrain. Les CHSLD traversaient une crise profonde depuis des années et la pandémie l’a accentuée en causant beaucoup de victimes. De plus, les comportements individuels, observables ici et là, ne démontrent pas toujours que le message passe. C’est particulièrement le cas à Montréal où les parcs sont parfois pleins et où les consignes de distanciation sociale ne sont pas toujours respectées dans les supermarchés. Alors que Montréal est l’épicentre de la pandémie tant au Québec qu’au Canada, la situation est inquiétante. Finalement, les relations avec le fédéral ont été problématiques par moment et les tensions causées ont parfois nui à la prise de mesures, notamment afin de mobiliser des travailleurs essentiels.

Maintenant, parlons des mauvais coups du fédéral. Tout d’abord, si le fait d’avoir fermé les frontières est honorable, surtout de la part d’un gouvernement libéral, on peut difficilement occulter le fait qu’il y a eu un certain retard dans la prise de décisions. Je peux comprendre qu’il y a des impératifs diplomatiques, surtout avec le locataire actuel de la Maison-Blanche, mais les commentaires de Jean-Yves Duclos sur RDI comme quoi ceux qui voulaient une fermeture des frontières blâmaient « l’autre » pour la crise n’étaient pas nécessaires et constructifs. Ensuite, la somme de 1250$ offerte aux étudiants post-secondaires peut être légitimement perçue comme un incitatif à ne pas travailler même si les besoins pour les services essentiels abondent. Ensuite, comme dit précédemment, certains conflits avec le gouvernement de François Legault n’étaient pas nécessaires, notamment celui engendré par des commentaires critiquant abusivement la méthode de dépistage en vigueur au Québec. Je tiens d’ailleurs à rappeler que la santé est, et doit demeurer, une compétence provinciale et que l’ingérence du fédéral à ce sujet a été à juste titre rabrouée par le docteur Horacio Arruda.

En conclusion, rappelons que la situation actuelle est aussi inédite qu’exigeante. Aucun dirigeant ne peut espérer tout réussir du premier coup même s’il importe d’effectuer une évaluation réaliste, mais constructive, de leur travail. Ni Trudeau ni Legault n’ont été parfaits ou ont tout échoué. Toutefois, particulièrement pour le gouvernement Legault, il est à souhaiter que ses mesures portent fruit alors que le moment critique, c’est maintenant.

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