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Saison touristique 2024 : les Québécois en ont marre des prix élevés, et ils vont voir ailleurs s’ils ont les moyens de prendre des vacances

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Charlevoix. Été 2024. Il fait beau. Il fait chaud. Pourtant, l’été n’est pas aussi agréable cette année pour de nombreux Québécois, incapables de prendre des vacances à cause des coûts prohibitifs de l’hébergement. Pour ceux qui ont malgré tout les moyens, ils vont voir ailleurs. Voici en quoi l’industrie touristique se tire elle-même dans le pied en souhaitant garder les tarifs de la pandémie alors que le marché mondial est ouvert à pleine capacité.

Il faut être sous une roche pour ne pas avoir vu la quantité de reportages qui défilent ces temps-ci concernant les effets du surtourisme en Grèce ou en Espagne. Les deux pays sont les principaux bénéficiaires de la reprise post-covid. Et avec des millions de voyageurs nord-américains et européens qui souhaitent faire du « revenge tourism », les îles Grecques de même que Barcelone sont pris d’assaut.

Les effets se font tellement sentir que les habitants à bout de Barcelone protestent à coup de pistolets à eau contre les voyageurs venus profiter des charmes de la métropole catalane. Mais au Québec, c’est un tout autre son de cloche. Les voyageurs ne sont pas au rendez-vous. Est-ce l’effet terrasse de Valérie Plante, suite au fiasco du Grand Prix?

Cela ne doit pas peser beaucoup, mais les touristes fuient Montréal et ses travaux. Le festival d’été de Québec n’a pas non plus fait l’objet d’une couverture médiatique favorable. Entre le fiasco du spectacle de Karkwa et la difficulté de circuler dans la ville, les Québécois ont préféré rester chez eux ou ailleurs voir ailleurs.

Dans Charlevoix, les prix des chalets sont si élevés que le taux d’occupation est autour de 70%. Les propriétaires souhaitent continuer de profiter de la popularité du tourisme local ayant accompagné la pandémie. Mais malheur pour eux : le marché international est ouvert, et leurs prix ne font pas le poids devant les tout inclus dans le sud aux tarifs toujours avantageux.

L’association des propriétaires a beau dire à ses membres de baisser leurs prix, mais vous connaissez ce principe de base dans notre économie : c’est que si les prix augmentent, ils ont rarement tendance à baisser par la suite. À Paris, ils sont aux prises avec le même problème. Les hôteliers se plaignent de l’absence de touristes. Ils ont profité des Jeux olympiques pour monter leurs tarifs. Mais les clients ne répondent pas présents.

Qui faut-il blâmer dans ce contexte? Les voyageurs? Ou les propriétaires de chalets et d’hôtels? On reproche désormais parfois aux consommateurs de ne pas être au rendez-vous, par exemple lors du flop d’un film au cinéma. Mais aussi de ne pas penser à la consommation locale. C’est bien beau le local et tout ça. Mais lorsqu’un produit ou un service est disponible à des tarifs bien plus avantageux ailleurs, en quoi le consommateur devrait-il être restreint dans ses choix?

C’est la responsabilité des hôteliers d’offrir les tarifs les plus avantageux selon les lois de l’offre et de la demande. Logiquement, on se dit que les prix seront élevés si l’offre peine à répondre à la demande. Mais ce n’est pas le cas. Il y a clairement de l’abus. La pandémie fut difficile pour tout le monde. Et le contexte de crise économique dans lequel nous vivons appauvrit un peu plus chaque jour la classe moyenne.

L’industrie du tourisme n’a pas très bonne presse en ce moment au Québec. Les terrasses de la rue Crescent, le « passeport » pour accéder aux Îles-de-la-Madeleine, sous peine d’amende, le festival d’été de Québec, et maintenant les tarifs trop élevés des hébergements. Cela fait beaucoup et la saison n’est pas encore terminée. Il faudra de l’introspection aux responsables du tourisme. Car à force de presser le citron, il finit par ne plus produire de jus. Aussi simple que ça.

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