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Tout le monde se fait « canceller » au Québec : le tribunal populaire et la fin de l’Équité procédurale?

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Tout a commencé par une série de stories Instagram : l’auteur-compositrice Safia Nolin avançait dans son témoignage publié tard le soir sur les réseaux sociaux qu’une personnalité médiatique importante l’avait « assault ».

Au fil de son témoignage, Nolin affirme que la personnalité en question lui aurait passé des commentaires « sexuellement » inappropriés lors d’une fin de soirée dans un bar quelconque. La personnalité médiatique lui aurait aussi passé des commentaires racistes à l’égard d’une barmaid noire, et aurait finalement « mordu » Safia Nolin sur la cuisse au point de lui laisser une ecchymose.

Cette personnalité médiatique que Nolin accuse s’est revelée à être nul autre que Maripier Morin, une actrice et personnalité de la télévision québécoise très célèbre.

Maripier Morin, anciennement épouse du joueur de la LNH Brandon Prust, est aussi connue pour ses divers contrats en tant que mannequine.

Au moment de l’accusation, l’affaire avait quelque chose d’étrange. Safia Nolin est une auteure-compositrice plutôt obscure, reconnue dans les milieux artistiques nichés, dont l’esthétique diffère largement de Maripier Morin, une personnalité adorée par la masse populaire québécoise, parfois boudée par le milieu artistique obscur et rancunier.

Suite à cette déclaration, Maripier Morin n’a pas nié l’événement, elle a plutôt affirmé qu’elle devrait prendre une pause, confirmant à demi-mot les événements allégés.

En l’espace de quelques jours, tous les contrats de Maripier ont été annulés. Ses collaborations avec diverses entreprises ont été rétractés, allant même jusqu’à retirer une série télévision des ondes car elle y apparaissait.

Une « liste » est apparue sur Facebook portant le nom de centaines d’hommes « accusés » de façon anonyme d’inconduite sexuelle. La liste publique n’a cessé de s’allonger pendant près de deux semaines avant qu’elle soit finalement retirée du site.

Quiconque écrivait aux auteurs de la liste pouvaient y ajouter un nom. Il suffisait d’une allégation pour ajouter un homme à la liste de « violeurs » du Québec.

Un compte Instagram est apparu et a aussi commencé à publier des dénonciations anonymes. En moins de deux semaines, le compte Instagram comptait 75,000 abonnés et dénonçait plusieurs individus du milieu artistique comme étant déviants, parfois des agresseurs sexuels, le tout toujours de façon anonyme. La page a finalement été retirée par ses auteurs.

Ces événements ont amené leur lot de question : le système de justice traite-t-il adéquatement les allégations d’inconduite sexuelle? Le principe d’innocence jusqu’à preuve du contraire est-il en voie de dégradation dans nos sociétés dictées par les foules en colères?

Une bonne proportion des hommes dénoncés étaient possiblement bel et bien coupable. Mais les tribunaux populaires n’ont pas la rigueur des juges, et leurs condamnations étaient plus souvent basées sur une conviction immuable que tout témoignage anonyme était véridique.

Au final, plusieurs chanteurs, acteurs, photographes et personnalités importantes du milieu artistique et de la gauche politique ont été sévèrement dénoncés comme des agresseurs sexuels, plusieurs par témoignages corroborés.

Anarchopanda, la personnalité centre du mouvement de révolte étudiante de 2012, professeur de Cégep et commentateur de la gauche radicale, a été dénoncé comme ayant agressé une jeune fille de 16 ans alors qu’il en avait 40. Il nie tout.

Une autre page de dénonciation, « Hyènes en jupons », a publié un témoignage sur le chef actuel du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet. Ce dernier nie tout.

L’une des collaboratrices à cette page est par après sortie de façon anonyme pour témoigner que la page publiait un mix de vrais témoignages ainsi que de faux témoignages, et qu’à long terme, leur plan était de faussement dénoncer des personnalités de la droite québécoise.

Lorsque les listes anonymes ou comptes de dénonciations ont été signalés à Facebook et Instagram, les réseaux sociaux n’ont strictement rien fait, jugeant que le contenu des publications où des individus étaient dénoncés comme violeurs par des accusations anonymes, n’allait pas à l’encontre de leur politique.

Un recours collectif a été annoncé contre Facebook plus tôt cette semaine pour en pas avoir pris les actions nécessaires pour limiter ce que certains considèrent comme de la diffamation.

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