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Un premier bannissement municipal du gaz naturel entrera en vigueur le 31 décembre

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Il y a environ un mois, la ville de Prévost avait signalé son intention de bannir les nouveaux raccordements au gaz naturel sur son territoire, arguant que les municipalités devaient, elles aussi, faire leur part pour réduire leurs émissions de GES. Ce projet de règlement municipal avait instantanément été qualifié de « déraisonnable » et « discriminatoire » par Énergir, le principal distributeur de gaz naturel au Québec, qui avait alors lancé une poursuite contre la petite ville.

Nous apprenons aujourd’hui qu’Énergir retire sa poursuite après s’être entendu avec la ville de Prévost ; le règlement entrera donc en vigueur le 31 décembre. Prévost devient donc la première municipalité québécoise à bannir le gaz naturel.

L’assurance d’alternative pour les citoyens, qui pourront convertir leurs équipements fonctionnant aux énergies fossiles à la biénergie ou au gaz naturel renouvelable, était très importante pour l’entreprise. « Pour nous, il était essentiel que nos clients puissent avoir le choix de déterminer la meilleure option renouvelable pour eux », explique en effet le vice-président, Clients et approvisionnement gazier, Renault Lortie.

Prévost n’est cependant pas la seule municipalité à avoir exprimé des désirs de bannir le gaz naturel ; on se rappelle que ce sujet est apparu à plusieurs reprises dans l’actualité ces dernières années.

Le 20 décembre 2022, cinq municipalités faisaient pression sur le gouvernement du Québec pour qu’il bannisse cette ressource utilisée pour le chauffage et les cuisinières. En effet, les maires et mairesses de Mont-Saint-Hilaire, Otterburn Park, Petit-Saguenay, Prévost et Saint-Cuthbert ont alors déclaré qu’elles interdiraient ce type de chauffage sur leur territoire, mais qu’il serait préférable qu’une loi plus stricte vienne du gouvernement du Québec.

Le mois suivant, en janvier, l’Association Québécoise des médecins pour l’environnement, de concert avec l’association canadienne du même nom, demandait au gouvernement de bannir les cuisinières au gaz, arguant qu’elles seraient responsables de 12,7% des cas d’asthme chez les enfants. L’affaire avait alors fait grand bruit.

Le 16 février 2023, c’était au tour de la Commission sur l’environnement de Montréal de demander à la ville de bannir le gaz naturel « dans les plus brefs délais ».

Tous ces appels pressants à bannir le gaz naturel avait forcé Hydro-Québec à émettre un avertissement aux municipalités. Sans détour, la société d’État avait affirmé que nous ne disposions pas de l’électricité suffisante pour remplacer intégralement, du jour au lendemain, le chauffage et les équipements au gaz dans la province.

Prévost est une petite ville ; ce bannissement n’est pas une catastrophe. Mais la crainte, c’est qu’un effet de contagion fasse passer d’autres municipalités aux actes et qu’Hydro-Québec se retrouve du jour au lendemain à devoir combler une importante hausse de la demande en électricité. Montréal, notamment, représenterait une hausse significative pour Hydro-Québec en cas de règlement semblable.

Il a été révélé lors de la campagne électorale de 2022 qu’Hydro-Québec pourrait commencer à vivre des déficits dès 2027 en raison, notamment, de l’électrification des transports dans le cadre de la transition énergétique. Une course contre-la-montre s’est donc imposée dans l’agenda politique de Legault, Fitzgibbon et Sabia afin de construire rapidement de nouvelles centrales électriques, incluant de nouveaux barrages hydroélectriques.

Le Québec se dirige donc déjà vers les déficits et les pannes de courant perpétuelles, et malgré tout, les maires des villes veulent bannir toute alternative énergétique, alourdissant encore davantage le fardeau d’Hydro-Québec. Preuve que l’idéologie l’emporte ici sur le pragmatisme et met à mal notre sécurité énergétique.

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