De toute ma vie, je n’ai jamais vécu une situation semblable. Lors de l’épidémie de HiN1, nous avions dû aller se faire vacciner dans des lieux de rassemblement, mais c’était pour la bonne cause nous disait-on. Tout doucement, nous avons entendu parler de la Chine, avec sa population de 1.5 milliards d’habitants, d’où provenaient les premiers malades, puis la Corée, l’Iran et l’Italie. Nous cherchions à nous rassurer, prétextant que cette contagion ne se rendrait pas chez-nous. Mais voilà que le Coronavirus frappe à la porte.
Hier, débutait le salon Chasse et pêche et plein air de Québec. Peu de clients s’y sont présentés et tout au long de la journée, les rumeurs s’accumulaient. Puis, le gouvernement a donné l’ordre d’évacuer le personnel de la SEPAQ puis ceux de la Sûreté du Québec. À 18h 30, une voix ténébreuse nous annonçait la fermeture définitive du salon. Lorsque cela affecte tes passions, tu commences à prendre le tout au sérieux. Je ne peux pas croire que l’effondrement de la bourse, la fermeture des frontières, l’annulation de presque tous les grands évènements mondiaux, les congrès et la suspension d’événements sportifs soient un coup monté. Si c’était le cas, ce serait le plus gros canular du monde. Mais la question demeure, qui croire?
Si le virus est plus dangereux pour certaines personnes et que les personnes âgées sont plus à risque, pourquoi ne pas avoir pris de mesures plus concrètes ? Demain, la vie s’arrête et une certaine inquiétude s’installe et pour les uns, c’est littéralement la panique. Les émissions sur les survivalistes, qui viennent de débuter à la télévision, donneront t-elles raison à ces supposé fous? Allons-nous résister à la panique ou prendrons-nous individuellement nos responsabilités. Où, commettrons-nous l’erreur de jouer à l’indifférence ou la nonchalance intellectuelle?
Nos aïeux ont vécu des crises. La grippe espagnole qui a sévi au Québec, mais qui a épargné un petit village de la Basse-Côte-Nord du nom de Piastre Bay aujourd’hui Baie JoanBetz. Le vétérinaire de l’endroit a pris les armes et a interdit aux bateaux de ravitailler ses côtes. Ce vétérinaire, devenu médecin, passait à la fumée chacune des lettres ou paquets qu’il allait lui même chercher aux bateaux ravitailleurs. Aucun cas de grippe espagnole parmi les gens qui habitaient ce village. Alors que dans le reste du Québec, les gens mourraient par milliers.
Les gouvernements prennent-ils des mesures trop drastiques?
Selon certains animateurs de radio, le gouvernement et la presse augmentent le sentiment de crainte, mais moi je préfère un remède de cheval plutôt qu’un diachylon sur une plaie béante. Nous critiquions les arrivées de vols venus d’outre-mer et qui n’avaient aucun contrôle. Mais depuis, aujourd’hui nous critiquons les mesures préventives plus restrictives. Nous avons élus des personnes pour prendre des décisions, mais nous déblatérons sur les choix des spécialistes.
Il en coûtera des milliards à travers le monde pour endiguer cette épidémie devenue pandémie. L’économie s’enfonce, les pertes s’accumulent, des vies seront chamboulées et les pertes économiques seront catastrophiques. À qui tout cela pourrait servir? Les personnes qui croient à la théorie du complot inventeront des scénarios loufoques afin de se convaincre. Quoi qu’il en soit, nous sommes désormais dans la pire crise de notre histoire moderne, jamais je n’ai vécu de situation semblable et nous verrons qui participera à l’effort collectif dans le but de sauver le plus de gens possible. N’ayez pas peur, soyez vigilant, ne cédez pas à la panique et planifiez votre vie. Sommes-nous assez mature pour vivre dans une société d’entraide, de partage et de résilience? L’homme nous démontrera assez rapidement que même dans la pire situation, sa petitesse d’esprit est plus nocive qu’un virus.