Les finances publiques du Québec enregistrent un déficit record de 15 milliards $. Notre taux de chômage, historiquement bas il y a un an, se situe maintenant autour de 11 %. Nos PME sont fragilisées comme jamais et les faillites personnelles et commerciales s’accumulent chaque heure. Bref, notre économie est en péril dans un scénario qui nous rappelle la Grande Dépression. Puisque les discussions de relance économique et de déconfinement font grand bruit, il est temps d’interpeller François Legault quant à la stratégie à emprunter pour remettre le Québec sur pieds.
Une piste de solution simple, efficace et respectueuse de l’environnement est pourtant à portée de main : l’exploitation de nos ressources naturelles. Cela permettrait de créer de la richesse ici et surtout, cesser de dépendre de celle des autres.
Selon l’Office national de l’Énergie, seulement 35 % de notre demande énergétique globale est comblée par l’hydroélectricité, alors que 41 % est composée de produits pétroliers. Le gaz naturel compte quant à lui pour 15 % et le dernier 9 % est composé d’autres sources telles que des énergies renouvelables et du charbon.
En faisant un simple calcul, on constate ainsi qu’au moins 56 % de notre demande énergétique provient d’importations. Comme la pandémie a su nous le démontrer, ainsi que les blocus ferroviaires de février 2020, cette dépendance aux importations ne fait qu’exposer une faiblesse stratégique qui peut nuire autant à notre économie qu’au bien-être de nos collectivités.
La grève des employés du CN en novembre 2019 avait d’ailleurs amené les agriculteurs québécois à manifester leur mécontentement, alors que nous faisions face à une pénurie de propane, source d’énergie vitale pour sécher les récoltes. Vous aurez compris que l’entièreté de notre propane est également importée, autre démonstration que la dépendance aux importations n’est pas seulement une question d’essence pour nos voitures.
Exploiter nos ressources naturelles
Ce qui est le plus choquant dans cette histoire, c’est que nous avons pourtant tout ce dont nous avons besoin pour réduire notre dépendance énergétique. Sous nos pieds. En quantité phénoménale. Et d’une qualité à rendre jalouse n’importe quelle nation de ce monde.
Selon l’Institut économique du Québec, les réserves québécoises de gaz naturel, concentrées principalement dans la partie sud de la vallée du Saint-Laurent, sont estimées à environ 250 à 1150 milliards mètres cubes (m3). Au rythme actuel de consommation, le Québec disposerait de réserves suffisantes pour un minimum de 40 ans.
Encore mieux : nous aurions assez de gaz naturel pour permettre à l’Europe de diminuer sa dépendance au charbon, ce qui nous permettrait d’être un acteur stratégique majeur dans la lutte aux changements climatiques.
Or, au lieu de profiter de cette ressource dont les bénéfices pourraient être directement dirigés vers nos communautés, nous préférons importer pour près de 2 milliards de dollars en gaz naturel chaque année et ainsi enrichir les autres. De plus, selon l’IEA (International Energy Agency), le gaz naturel est la meilleure alternative au charbon, voire l’énergie de transition par excellence.
Mais pourquoi le premier ministre François Legault démontre si peu d’entrain envers le gaz naturel ? Alors que son gouvernement obtient un appui populaire historique, il est déstabilisant de constater qu’il n’y a toujours aucun plan concret sur la table pour permettre au Québec de développer ses actifs énergétiques stratégiques et de créer la richesse que la CAQ s’est targuée de pouvoir offrir aux Québécois en campagne électorale. Qui plus est, un gouvernement nationaliste devrait mettre la priorité sur l’exploitation des ressources naturelles dont son territoire est doté avant tout.
Il est temps que François Legault fasse preuve d’audace face aux partis de l’opposition, au lobby vert et aux militants du Pacte pour la transition qui espèrent voir la réalité vécue dans la pandémie se perpétuer : économie au ralenti, consommation en baisse, pas de voitures sur les routes, revenu minimum garanti, etc.
Pour redonner au Québec sa grandeur, François Legault doit revenir à l’une des promesses phares de la CAQ, à l’époque où celle-ci espérait un jour former le gouvernement en prétendant faire plus et faire mieux : créer de la richesse dans les régions. Alors que Montréal se vide tranquillement de ses familles incapables de trouver des logements abordables, le moment est plus qu’opportun afin de décentraliser l’économie et de créer des opportunités dans les régions les plus délaissées du Québec.
Il est grand temps que le Québec mette fin à son déficit énergétique et se dote d’actifs stratégiques.