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OPINION: Le Bloc et l’avantage du terrain

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Par Nicolas Rioux, étudiant à la Maitrise en Droit (LL.M.) à l’Université d’Ottawa.
Ce texte est un texte d’opinion et ne représente pas la position éditoriale de Québec Nouvelles

Bien perspicace et audacieux aurait été celui ou celle qui aurait prédit un retour en force du Bloc Québécois après l’épineux périple que ce véhicule politique aura traversé sous le règne de Martine 1ère. Yves-François Blanchet en aura surpris plusieurs par la qualité de son français et par sa vigueur à défendre l’autonomie du Québec lors des débats de cette campagne. Et pourtant, cette compétitivité politique émergente n’est pas principalement attribuable au Bloc lui-même. Les munitions lui avaient été refilées.

Il tient en premier lieu de souligner la position d’Andrew Scheer sur l’imposition d’un pipeline sur le territoire québécois. Bien que cette position soit payante dans l’Ouest canadien, elle en a refroidi plus d’un au Québec. Pour plusieurs Québécois, Scheer n’était déjà plus une option, d’autant plus en raison de sa position ambiguë sur l’avortement. Première munition pour le Bloc.

L’attention des Québécois s’est alors tournée vers ce que Justin Trudeau avait à leur offrir. Apparemment, la seule chose qui aurait pu plaire aurait été la tentative de sauvegarde de SNC-Lavalin dans l’espoir de conserver des emplois de qualité dans la province. Or, les Québécois ont bien fait la distinction entre le débat portant sur l’opportunité de procéder à une entente de réparation avec une entreprise corrompue et le débat sur la protection du principe de séparation des pouvoirs garant de notre démocratie moderne. Si les Québécois ont bien appris quelque chose de ce scandale, c’est que le Premier ministre ne pourrait s’ingérer dans ce dossier sans en subir les conséquences politiques. Dès lors, sa position sur le sujet ne valait plus rien. Blanchet n’a pas non plus manqué de dénoncer l’instrumentalisation que Scheer a fait de ce scandale au détriment des emplois québécois. Deuxième munition pour le Bloc.

Justin Trudeau a fait un Andrew Scheer de lui-même lors du débat en français, en expliquant qu’il n’avait pas l’intention de contester la Loi 21 adoptée par l’Assemblée nationale du Québec à cette étape-ci (avant d’être réélu) alors qu’il avait été beaucoup plus clair lors du débat en anglais. Avec le mépris qu’il a emprunté afin de décrire le caractère « discriminatoire » de cette loi, c’est le consensus québécois qu’il est venu remettre en question, rappelant encore une fois l’éternelle solitude culturelle entre le Québec et le Rest of Canada. C’est la capacité du Québec à s’autogouverner qu’il est venu remettre en cause en attaquant la Loi 21. Troisième munition pour le Bloc.

Partant de cet environnement politique, le Bloc n’avait qu’à envoyer son chef au champ de bataille pour qu’il transforme les munitions récoltées en capital politique. Il devint ainsi magiquement l’emblème de la défense de la souveraineté parlementaire québécoise, de la résistance aux projets pétroliers en sol québécois et de la protection des « fleurons » québécois.

Avec un gouvernement du Québec nationaliste majoritaire et un futur gouvernement fédéral risquant fort d’être d’une minorité et d’une faiblesse jamais vu dans l’histoire canadienne, le Bloc est devenu le choix naturel pour bien des Québécois désireux de voir le Québec conserver sa pleine autonomie sur son territoire. Le Bloc Québécois peut remercier Scheer et Trudeau pour tout ce capital politique, qui, répétons-le, n’était pas acquis un instant.

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