D’entrée de jeu je le dis ; Marguerite Blais, tout comme le gouvernement de François Legault, a une part de responsabilité politique pour la situation que vivent les CHSLD. C’est la CAQ qui gouverne depuis près de deux ans. Ça ne nous permet pas pour autant d’ignorer la lourde responsabilité des gouvernements libéraux précédents, même si ce n’est pas non plus une excuse pour ne pas agir.
La ministre Blais, en point de presse avec le premier ministre Legault mardi dernier, a reconnu sa part de responsabilité, et c’est tant mieux. Il fallait de l’aplomb pour faire face au tsunami de critiques, la plupart anonymes comme c’est malheureusement l’habitude sur les réseaux sociaux, qui l’accablent depuis des semaines. Je l’ai trouvé solide dans ses entrevues où elle a défendu son bilan et la gestion de la crise dans les CHSLD, où elle n’a pas hésité à pointer du doigt celui qui a créé le chaos avec sa réforme barbare, Gaétan Barrette.
Même, quelques jours auparavant, lorsqu’elle a dit que la société québécoise devait aussi assumer sa part de responsabilité, elle avait raison. Nos choix électoraux des vingt dernières années ont influencé la gestion du réseau de la santé, personne ne peut nier ça.
Toujours sur la responsabilité ministérielle, il faut noter à l’encre rouge qu’à ce jour Gaétan Barrette refuse toujours de reconnaitre la sienne. Malgré un rapport accablant du Protecteur du citoyen en 2016, malgré les critiques sévères des différents intervenants du domaine de la santé, et malgré les critiques accablantes de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) en février 2020. Rien, zéro pis une barre, pas de regret ni le début de l’ombre du bout de la queue d’une quelconque reconnaissance de responsabilité de sa part.
Je cite ici Josée Legault, dans son texte du Journal de Montréal « L’Amour au temps de pandémie » :
« Fortement critiquée pour la crise dans les CHSLD et son peu de visibilité, Mme Blais a néanmoins mis le doigt sur le bobo. Un bobo amplement connu par ailleurs. Seule une forte volonté gouvernementale, lança-t-elle, peut mettre fin à la grossière négligence politique et financière dont tous ces milieux souffrent depuis trop longtemps. (…) La réalité est que la ministre Blais et le ministre Lionel Carmant aux Services sociaux, demeurent des alliés sincères pour les proches aidants et les personnes vulnérables. »
On peut reprocher bien des choses à Marguerite Blais, mais certainement pas son manque de sincérité, ni son manque d’engagement pour les ainés et les aidants naturels, non, ça on ne peut pas le lui reprocher ! Son bilan n’est peut-être pas parfait, j’en ai rarement vu en politique, mais il est loin d’être honteux.
C’est quand même Marguerite Blais qui a convaincu le ministère des Finances et le Trésor de débloquer des milliards pour rénover et reconstruire des CHSLD avec une nouvelle vision, celle des Maisons des ainés. C’est aussi elle qui a également obtenu des budgets sans précédent pour les proches aidants, pour les maisons de répit et pour les soins à domicile. Sans la pandémie, nous connaitrions déjà le contenue de la première politique québécoise des proches aidants, préparée par Marguerite Blais.
Évidemment, la pénurie de personnel en CHSLD, qui n’est pas apparue avec l’élection de la CAQ en octobre 2018, perdure. La pandémie en aura exacerbé les effets. Le premier ministre lui-même a reconnu qu’il aurait dû augmenter plus rapidement, sans attendre les syndicats, les salaires des préposés aux bénéficiaires. Nul doute que leurs conditions de travail feront l’objet du premier chantier de l’après-pandémie qui sera mis en œuvre.
Cela dit, portez-vous bien, #çavabienaller !