2025, l’année où la bien-pensance s’est écroulée — l’écologisme politique et le wokisme mis au tapis

L’économiste Philip Cross, ancien analyste en chef à Statistique Canada et chroniqueur au National Post, estime que l’année 2025 marque un tournant majeur : celui du déclin simultané du « vert » et du « woke » dans les politiques publiques. Selon lui, les deux mouvements ont échoué pour une raison simple : convaincus de leur propre vertu, leurs promoteurs n’ont jamais su convaincre le public par la raison. Ce désenchantement généralisé se traduit aujourd’hui par la chute du marché des véhicules électriques, l’abandon des grandes alliances financières vertes, et la lassitude croissante envers les politiques de diversité imposées.

Cross observe que les piliers du militantisme vert s’effondrent les uns après les autres. Les subventions massives aux véhicules électriques, censées abolir la dépendance au pétrole, ont créé un marché artificiel. Dès que les gouvernements du Canada et des États-Unis ont cessé de les soutenir, les ventes se sont écroulées. Les entreprises, réalisant l’ampleur de leurs pertes, ont stoppé leurs investissements. Northvolt a suspendu son projet de 7 milliards à Montréal, Lion Électrique a déclaré faillite, et le consortium Ultium CAM a mis en veilleuse son plan d’expansion. Même scénario en Ontario : Honda a reporté 15 milliards d’investissements, Ford a interrompu son développement électrique après des pertes de 12 milliards en deux ans et demi, et General Motors a cessé la production de ses fourgons électriques à Ingersoll faute de demande.

Ces échecs spectaculaires, souligne Cross, contrastent avec le regain d’intérêt pour le pétrole et le gaz. L’Agence internationale de l’énergie, autrefois championne du « pic pétrolier », prévoit désormais une hausse de 2,5 millions de barils par jour d’ici 2030. Au Canada, les raffineries tournent à 94 % de leur capacité, un record national, poussant le secteur à investir plus de 3 milliards de dollars en 2024, soit le double de la moyenne des vingt dernières années. Autrement dit, les prophètes de la transition énergétique ont sous-estimé la résilience du marché fossile.

Même sur le plan politique, la marée verte recule. Philip Cross rappelle que Mark Carney, aujourd’hui premier ministre, fut en 2021 l’un des architectes de la Net-Zero Banking Alliance, une coalition bancaire destinée à contraindre les entreprises à réduire leurs émissions sous peine d’exclusion financière. Or, en 2025, après le départ des plus grandes banques mondiales — dont celles du Canada —, l’alliance a été dissoute. Ironie du sort : c’est ce même gouvernement Carney qui vient de relancer le projet de pipeline Keystone XL, jadis symbole du « vieux monde pétrolier », afin d’approvisionner les raffineries américaines en manque de brut lourd mexicain et vénézuélien.

Le retournement n’est pas seulement énergétique, il est aussi idéologique. Cross note que la justice américaine vient de débouter un groupe de jeunes militants écologistes qui prétendaient que le démantèlement des programmes verts violait leurs droits fondamentaux. Les juges ont tranché : de telles questions relèvent du vote démocratique, non des tribunaux. Cette jurisprudence pourrait inspirer les cours canadiennes, notamment en Ontario, où une cause similaire est en attente.

À ses yeux, la débâcle verte est aussi politique. Aux États-Unis, le New York Times rapporte que l’inscription d’électeurs démocrates a chuté de deux millions en un an, malgré la désaffection envers Donald Trump. L’aile radicale, portée par la candidature du socialiste Zohran Mamdani à la mairie de New York, effraie le centre du parti. Au Canada, le NPD, après avoir misé sur une ligne éco-idéologique intransigeante, a perdu son statut de parti officiel lors des élections fédérales du printemps.

Mais le déclin du « vert » s’accompagne aussi de celui du « woke ». Philip Cross affirme que les politiques de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) suivent le même chemin. Ce qu’elles partagent avec l’écologisme militant, selon lui, c’est l’arrogance morale. Convaincus d’incarner la justice et la vertu, leurs partisans ont refusé tout débat, transformant des causes légitimes en dogmes fatigants. Le public, désormais lassé, ne s’inquiète plus de voir ces idéologies s’effondrer.

Pour Cross, 2025 restera peut-être l’année du retour à la raison : celle où le réalisme économique, l’énergie abordable et la liberté de pensée auront commencé à reprendre le dessus sur les illusions moralisatrices de la décennie précédente.

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