On va se le dire, nous aimons tous le Dr Arruda. Les Québécoises et Québécois que nous sommes l’aiment d’amour ! Mais pourquoi nous l’aimons autant ? Tout simplement parce qu’il y a des leadeurs et des gestionnaires. Pourquoi certains politiciens, certaines personnalités nous attirent davantage ? Parce qu’ils ont des traits de personnalité qui mobilisent, animent et qui ont pour effet de nous amener à adhérer à une vision commune. La leur en occurrence.
Je vais vous parler de management. L’art de diriger. Parce que l’art de faire faire les choses est omniprésent. Il est partout, dans toutes les sphères de nos vies. Que ce soit au niveau politique ou au sein de vos entreprises, vos milieux de travail, et même dans votre famille, il y a toujours une personne qui est le chef d’orchestre et c’est ce chef d’orchestre qui donne un sens, une direction à suivre, une signification à ce que vous faites. En gros, c’est un pouvoir de domination légitime, qui nous amène ultimement à nous y soumettre.
J’étudie en gestion à HEC Montréal et je dois avouer que je n’avais jamais compris avant à quel point c’est un art de diriger. Que faisons-nous ? Que savons-nous ? Quels liens voulons-nous entretenir ? Que devons-nous être ? Ce sont 4 questions cruciales auxquelles tous les gestionnaires et leadeurs doivent répondre. Elles mettent en jeu le savoir-faire, le savoir, le savoir-être et le devoir-être.
Lorsque nous choisissons et décidons de suivre les directives d’une personne, c’est qu’elle répond aux quatre questions ci-haut, donnant ainsi un sens à nos actions. Selon, Max Weber, il y a trois logiques typiques (bien sûr, certains usent de logiques hybrides) soit la logique traditionnelle, formelle et charismatique. On a présentement droit à ces trois logiques, assises à la même table, à 13 h précise, chaque jour. Et c’est ce qui apporte cette ambiance de consensus et de confiance du peuple québécois envers nos dirigeants. Nous y retrouvons tous notre compte.
Parlons tout d’abord de notre premier ministre François Legault, je ne suis certes pas une spécialiste en la matière, je ne suis qu’une novice, mais à mon humble avis, il représente le leadeurship traditionnel typique. C’est le bon père de famille, il a des valeurs et il sait les communiquer. J’ai toujours l’impression en l’écoutant que se sont ses valeurs profondes qui le guident au quotidien, en ces temps de crise comme au début de son mandat. Il a une sagesse constituée de règles, de croyances riches d’expériences passées, à suivre, mais aussi à reproduire.
Nous le voyons clairement dans le mentorat qu’il offre à certains de ces ministres. Le leadeur traditionnel aime particulièrement transmettre son savoir telle une tradition. Adil Alkhalidey l’a d’ailleurs qualifié de « papa » récemment alors qu’il répondait à l’appel de notre premier ministre à titre d’influenceur de notre belle jeunesse ! Nous avons besoin d’un papa rassurant, sage, qui nous offre un sentiment de sécurité alors que notre monde tout entier semble s’écrouler sous nos pieds.
Danielle McCann, notre ministre de la Santé et des Services sociaux, incarne quant à elle, un leadeurship plutôt formel. Elle s’en tient aux faits. Nous la sentons très spécialisée et efficace. Nous la voyons clairement vouloir atteindre des standards de productivité. Elle veut prévoir les comportements au travail afin de mieux les contrôler. Ce qui est nécessaire présentement puisque sans contrôle, nous le savons tous, les équipements dans nos hôpitaux viendront forcément à manquer. Elle coordonne de main de maitre notre système de santé et c’est présentement exactement le type de leadeur qu’elle doit être.
Maintenant Horacio, je me permets de l’appeler ainsi puisque nous n’avons qu’un degré de séparation. Vous savez que nous serions tous reliés par 6 degrés de séparation de tout être sur notre charmante planète qu’est la terre ? Bref, un de mes oncles a grandi au sein de la communauté portugaise à Sainte-Thérèse avec ce charmant docteur immigrant. Horacio est clairement un leadeur charismatique. Le charisme étant une capacité éloquente suscitant l’adhésion, l’inspiration des uns et des autres dans la seule force de son discours. Il a un magnétisme, une grâce, une vertu héroïque et malgré toutes les formules statistiques des différentes courbes, il a une vision et fort probablement l’intuition de ce qui doit être accompli et c’est exactement ce qui nous conforte à adhérer à ses recommandations. Un leadeur charismatique dépassera son organisation, il provoque l’unité par lui seul. Son magnétisme est implacable et surtout il demeure un être extrêmement authentique. C’est un vulgarisateur hors pair ! Il parle le même langage que son public tout entier. Il est la vedette de cette table hautement complémentaire.
Un trio de feu !
Malgré que le hockey soit terminé, le Canadiens devrait certainement prendre exemple de ce trio de feu. Parce que c’est bien souvent la complémentarité qui amène le succès. Quoique pour l’instant, nous ne pouvons prévoir l’issu de la crise et encore moins du trio qui nous informe des avancements de cette dernière chaque jour. Le feu peut parfois bruler et ce n’est pas seulement trois personnalités qui feront en sorte de l’emporter.
Suis-je la seule à vouloir plus de transparence ? Il y a certes des enjeux de panique collective, mais pour faire adhérer un peuple à une vision, il faut d’abord et avant tout lui faire comprendre le pourquoi et le comment. Savoir-faire, savoir, savoir-être et devoir-être. Qu’on nous explique par le savoir ce que nous devons être. Parce que présentement, personnellement, j’ai vraiment l’impression qu’on ne me communique que bien peu. Le savoir permet de mieux comprendre les comportements à adopter et c’est la transparence qui nous permettra de mieux nous orienter.
S’en sortir, sans sortir… Mais c’est dans cet ultime effort collectif que nous en sortirons plus fort.