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Après les voyeurs, que cachent réellement les piscines publiques ?

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D’après un article de Jessica Bradley publié sur la BBC le 30 juin 2025

Les piscines publiques sont-elles aussi propres qu’on le croit ? Alors que les températures estivales incitent petits et grands à se rafraîchir dans les bassins, l’article de la journaliste Jessica Bradley pour la BBC soulève une question aussi dérangeante que cruciale : quelles bactéries et parasites partagent vraiment l’eau avec les baigneurs ?

Une histoire ancienne… et des risques modernes

Depuis les bassins de l’Indus datant de 3000 av. J.-C. jusqu’aux piscines victoriennes du 19e siècle, la baignade fait partie des habitudes humaines. Mais avec l’usage croissant des piscines publiques est venu un défi : assurer leur salubrité. Aujourd’hui encore, malgré les progrès technologiques, des pathogènes dangereux peuvent s’y développer si l’entretien laisse à désirer.

Le cryptosporidium : parasite roi des bassins

Selon Jessica Bradley, les piscines sont, depuis 25 ans, la principale source d’épidémies de maladies intestinales d’origine hydrique en Angleterre et au pays de Galles. En cause ? Le cryptosporidium, un parasite intestinal capable de provoquer de sévères troubles digestifs : diarrhées, vomissements, douleurs abdominales… Pire encore, 40 % des malades subissent une rechute après la disparition initiale des symptômes.

La professeure Jackie Knee, de la London School of Tropical Medicine, explique que ces infections sont généralement bénignes chez les personnes en bonne santé, mais peuvent être graves pour les jeunes enfants, les personnes âgées ou immunodéprimées. Ce parasite se transmet notamment lorsque des matières fécales — même infimes — contaminent l’eau. Et selon Ian Young, professeur à l’Université métropolitaine de Toronto, une personne infectée peut continuer à propager le parasite bien après la fin des symptômes.

De l’eau avalée sans le savoir

Même en prenant soin d’éviter de boire la tasse, on finit souvent par ingérer un peu d’eau. Une étude menée en 2017 dans des piscines publiques de l’Ohio a révélé que les adultes avalaient en moyenne 21 mL d’eau par heure, et les enfants jusqu’à 49 mL.

Plus une piscine est fréquentée, plus le risque augmente. Une autre étude a ainsi détecté la présence de cryptosporidium dans 20 % des échantillons prélevés pendant l’été, surtout aux heures de pointe, lors des congés scolaires.

D’autres menaces microbiennes

Le professeur Stuart Khan, de l’Université de Sydney, rappelle qu’en plus du cryptosporidium, les baigneurs peuvent être exposés à des bactéries opportunistes comme le staphylocoque, pouvant causer des infections de la peau. Les vestiaires, humides et chauds, sont également des milieux favorables aux infections fongiques.

Autre désagrément fréquent : l’otite du baigneur, causée par de l’eau stagnante dans le conduit auditif. Khan souligne aussi le risque, plus rare mais grave, d’infection oculaire par l’acanthamoeba, un parasite pouvant causer la cécité.

Certaines bactéries, comme la legionella, peuvent être inhalées dans des gouttelettes d’eau, causant la maladie du légionnaire, une infection pulmonaire sérieuse.

Le rôle fondamental du chlore

Avant le XXe siècle, les piscines étaient nettoyées en changeant l’eau ou en utilisant des systèmes rudimentaires d’évacuation. L’usage du chlore débute aux États-Unis en 1903, à l’Université Brown. Depuis, il reste l’agent désinfectant principal.

Toutefois, certaines bactéries comme le campylobacter, la shigella ou la salmonelle peuvent subsister et provoquer diarrhée, fièvre et crampes. Les virus, notamment le norovirus, sont plus résistants, mais restent en général neutralisés par une chloration adéquate.

Khan précise que le maintien d’un bon pH est essentiel pour que le chlore reste efficace. Et plus la piscine est fréquentée, plus la dose de chlore nécessaire augmente.

Mais même un bon traitement ne suffit pas toujours. Le cryptosporidium résiste aux concentrations normales de chlore, parfois pendant plus d’une semaine. Sa structure lui permet de se mettre en dormance, en se protégeant de l’extérieur.

Les mesures en cas de contamination

Face à une contamination avérée, les gestionnaires de piscines peuvent recourir à des solutions comme la super-chloration ou la filtration lente avec coagulants. Cependant, des quantités infimes de matières fécales peuvent passer inaperçues et continuer de contaminer l’eau.

Le vrai visage de l’odeur du chlore

L’odeur caractéristique des piscines n’est pas celle du chlore pur, mais des chloramines. Celles-ci résultent de la réaction du chlore avec l’ammoniac contenu dans la sueur et l’urine. Inhalées, elles peuvent irriter les yeux et les voies respiratoires, et à long terme, nuire à la santé des employés exposés quotidiennement.

Conseils pour minimiser les risques

Jackie Knee et Ian Young insistent : la meilleure prévention reste l’hygiène des baigneurs. Se doucher avant d’entrer dans l’eau permet de réduire la contamination. Il faut aussi éviter d’avaler l’eau, avertir immédiatement en cas d’incident, et s’assurer que les piscines soient bien ventilées.

Le CDC (Centre américain de contrôle des maladies) recommande de renouveler régulièrement l’eau, de surveiller le taux de chlore et de nettoyer les surfaces.

En dépit des risques, Knee et Khan affirment que les bienfaits de la natation dépassent largement les dangers. Les piscines bien entretenues, avec du personnel formé et réactif, posent peu de risques en matière de maladies infectieuses.

En résumé : cet été, n’hésitez pas à piquer une tête, mais passez d’abord par la douche.

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