C’est devenu une sinistre blague qui ne fait rire personne. Sur nos routes, les drames se multiplient : des camionneurs étrangers — pour la plupart originaires de l’Inde — causent des accidents mortels ou gravement blessants. Devant la gravité de la situation, le ministre québécois de la Sécurité publique, Ian Lafrenière, a annoncé la tenue d’une enquête publique présidée par le coroner Me Dave Kimpton.
Mais une question demeure : pourquoi avoir permis un tel « bar ouvert » ? Pendant des années, des entreprises sans scrupules ont exploité les failles du système pour recruter une main-d’œuvre étrangère à bas prix, souvent peu familière avec nos lois, nos routes et nos normes de sécurité. Résultat : une réduction de coûts d’environ 30 % par rapport aux camionneurs québécois en règle — au détriment de la sécurité de tous.
Les camionneurs d’ici ont de quoi s’inquiéter. Ce métier difficile, vital pour l’économie, se voit menacé par une concurrence déloyale. Ceux qui respectent les règles veulent simplement protéger leur gagne-pain et la sécurité publique. Car derrière les chiffres et les bilans d’accidents, ce sont des vies humaines qui s’éteignent sur l’autouroute.
Le Bloc québécois a réclamé des mesures concrètes : interdire aux travailleurs temporaires incorporés d’occuper ces postes, et créer un registre des entreprises fautives. Mais du côté fédéral, peu d’espoir : Ottawa ne voudra sans doute pas contrarier les employeurs — souvent proches des libéraux — qui profitent d’une main-d’œuvre moins chère.
Et à Québec ? La CAQ promet une enquête, mais on devine déjà la suite : un rapport tabletté, comme tant d’autres avant lui. Car ici, les commissions d’enquête se succèdent, les constats s’accumulent… et rien ne change. Pendant ce temps, sur nos autoroutes, de plus en plus de citoyens roulent avec la peur au ventre, conscients qu’ils croisent parfois de véritables dangers publics.



