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Donald Trump quitte le G7 de Kananaskis en pleine crise Israël-Iran : un autre sommet canadien écourté

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Kananaskis, Alberta — Le président des États-Unis Donald Trump a quitté précipitamment le sommet du G7 tenu à Kananaskis, lundi soir, pour rentrer à Washington alors que les tensions entre Israël et l’Iran menaçaient de dégénérer en guerre ouverte. C’est la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, qui a annoncé la nouvelle sur le réseau X, confirmant que « de nombreux progrès ont été accomplis », mais que la situation au Moyen-Orient nécessitait une réponse immédiate.

Quelques minutes avant l’annonce officielle, Trump publiait sur Truth Social un message qui a fait le tour du monde en quelques secondes : « Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement. » Un avertissement sec, direct, possiblement interprété comme une menace de frappe américaine ou israélienne imminente sur la capitale iranienne. Sur le terrain, les affrontements entre Israël et les forces pro-iraniennes en Syrie et au Liban s’intensifiaient, tandis que Téhéran dénonçait des frappes « provocatrices » sur son territoire.

Un sommet éclipsé par la guerre

À l’origine, le sommet canadien devait marquer une relance ambitieuse de la coopération internationale. Les chefs d’État du G7 – États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Japon et Canada – étaient réunis pour discuter de résilience économique, de chaînes d’approvisionnement critiques, de coopération énergétique et de coordination face aux régimes autoritaires. Le premier ministre canadien Mark Carney, hôte du sommet, espérait positionner le Canada comme un facilitateur clé dans ce nouvel ordre mondial fragmenté.

Et de fait, tout semblait bien commencer : un accord commercial bilatéral important entre les États-Unis et le Royaume-Uni avait été signé plus tôt dans la journée, salué à la fois par Trump et par le premier ministre britannique Keir Starmer. L’ambiance était bien plus constructive qu’à certains sommets précédents, et les bilatérales se déroulaient sans heurts.

Mais l’éclatement soudain d’un nouveau front au Moyen-Orient a balayé l’ordre du jour. Le sommet s’est figé, suspendu à l’évolution des opérations militaires. La déclaration de Trump sur l’évacuation de Téhéran a semé le doute sur l’imminence d’une escalade nucléaire ou d’un changement de doctrine américain. Même Emmanuel Macron, pourtant habitué aux calculs diplomatiques, a été pris de court. « Le plus important, c’est qu’on ait un cessez-le-feu », a-t-il affirmé sèchement en conférence de presse, au moment même où la Maison-Blanche confirmait le départ de Trump.

Une histoire qui se répète pour le Canada

Ce départ précipité n’est pas sans rappeler un précédent amer pour les Canadiens. Déjà en 2018, lors du sommet du G7 de Charlevoix organisé par Justin Trudeau, Trump avait boudé les rencontres officielles, arrivé en retard, reparti tôt, et déclenché une tempête diplomatique en traitant le premier ministre canadien de « double-face ». Ce sommet, qui devait symboliser le retour en grâce du Canada comme pilier de l’ordre multilatéral, s’était terminé dans la discorde et le ressentiment.

Or, sept ans plus tard, c’est encore sur le sol canadien que Donald Trump décide de tourner les talons, pour des raisons certes différentes, mais avec un effet tout aussi brutal : remettre en question la valeur de ces grandes messes multilatérales dans un monde devenu résolument multipolaire.

La comparaison est cruelle pour le Canada. En 2018, Justin Trudeau tentait de sauver un ordre international en déclin, arc-bouté sur les institutions héritées de l’après-guerre. Il croyait encore que ces sommets étaient les lieux où se réglaient les grands dossiers du monde. Mais Trump, déjà, avait compris que la logique de bloc s’effondrait, et que les vraies décisions se prenaient désormais dans les rapports de force directs entre puissances. Le sommet de Charlevoix n’avait été, au fond, qu’un prétexte pour des rencontres bilatérales et pour signifier à Trudeau qu’il n’était plus au centre du jeu.

Aujourd’hui, bien que le Canada ait changé de premier ministre et que le sommet de Kananaskis semblait beaucoup plus productif et recentré sur les enjeux stratégiques concrets – chaînes d’approvisionnement, minéraux critiques, énergie – c’est une nouvelle fois le retour du tragique sur la scène mondiale qui vient faire éclater l’illusion de la coopération.

Diplomatie d’urgence et monde fragmenté

Le départ de Trump ne signifie pas un retrait diplomatique des États-Unis. Au contraire, il illustre leur retour à une diplomatie de crise, marquée par l’urgence et la projection de puissance. Dans un monde où la guerre est redevenue un paramètre actif des relations internationales, la logique du sommet prend le pas sur celle de l’alliance permanente. L’agenda du jour peut être balayé par la frappe de la veille.

Mark Carney, jusqu’ici plutôt silencieux, devra maintenant manœuvrer dans une séquence diplomatique délicate : maintenir l’image d’un Canada utile et pertinent, tout en reconnaissant que la scène du G7 reste soumise aux caprices des grandes puissances militaires.


Crédits :
Mélanie Marquis, « Guerre entre Israël et l’Iran : Donald Trump quitte prématurément le Sommet du G7 », La Presse, 17 juin 2025.
Patrick T. Fallon / AFP, image d’archive.
Associated Press, Axios, The Guardian, dépêches du 17 juin 2025.
– Extrait du texte d’analyse : 2015-2025 : le règne anachronique de Justin Trudeau, Philippe Sauro-Cinq-Mars, Québec Nouvelles, 6 janvier 2025.

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