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Natalité en berne : poser les questions qui fâchent

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L’Institut de la statistique du Québec a publié les résultats de ses données sur la natalité il y a quelques jours. Cela ne surprendra personne : la natalité est en berne, et rien n’indique une amélioration à long terme. Faut-il y voir des causes économiques ? Ou davantage sociales ? Il faudra un jour poser les questions qui fâchent concernant cet effondrement démographique, qui n’est pas propre au Québec.

La natalité est en baisse partout dans le monde : en Europe, en Asie et même en Afrique. Chez nous, le taux actuel est de 1,33 enfant par femme. Normalement, il faudrait 2,1 enfants pour renouveler la population. Les chiffres sont même en dessous de 1 enfant dans des pays comme la Corée du Sud ou à Hong Kong.

Dans le cas des pays asiatiques, cela peut se comprendre : l’immobilier y est si cher, le manque d’espace ne permet pas à des familles nombreuses de s’épanouir en ville. De plus, l’éducation, même celle de la petite enfance, coûte extrêmement cher dans des pays où l’État-providence est limité. Mais chez nous, pouvons-nous dire la même chose ?

Au Québec, nous avons effectivement un problème de logement. Mais cela est dû à des raisons différentes qu’en Asie. Paul St-Pierre Plamondon a affirmé que l’immigration causait une pression sur la natalité, provoquant ainsi une levée de boucliers de la gauche bien-pensante, comme celle du site Pivot. Pourtant, sur le fond, le chef du Parti québécois a raison.

Le coût du logement en ville, et la quasi-impossibilité d’acheter une maison, limite le rêve de plusieurs couples d’avoir des enfants. Par contre, chez nous, de nombreux incitatifs existent pour avoir des enfants : des allocations familiales parmi les plus généreuses au monde, en plus d’un coût des études relativement limité par rapport au reste de l’Amérique du Nord.

Mais même avec des allocations, des congés payés, des centres de la petite enfance, rien de ceci n’empêche une baisse de la natalité. Pourquoi ? Se peut-il que le problème soit davantage culturel, social, que simplement économique ? Car oui, il faut dire que depuis la Révolution tranquille, les femmes se sont investies dans le marché du travail.

Et le marché s’est adapté au fil des années. On exhorte les femmes à être productives, efficaces. Et si elles ont un enfant, à revenir le plus vite possible au travail. Les objectifs des entreprises se retrouvent ainsi en contradiction avec le bien commun. La gauche s’est unie avec une certaine frange du patronat. Ils se disent : bah, si on ne fait plus d’enfants, pourquoi ne pas faire venir des immigrants ?

On apprend dans les résultats de l’étude de l’Institut de la statistique que 40 % des enfants nés au Québec ont au moins un parent né à l’étranger, alors que cette donnée n’était que de 13 % en 1980. Pourtant, il est dit qu’au bout de deux générations, les immigrants ont le même taux de natalité que les Québécois dits de souche.

L’idée n’est pas de remettre en question les acquis des femmes, mais de constater que de nombreux changements culturels, techniques et sociaux ont eu raison de la natalité légendaire des Québécoises. Nous sommes passés d’une des sociétés où les familles étaient les plus nombreuses au monde à nous retrouver dans la moyenne des pays occidentaux.

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